Hong Kong : la police interdit une grande manifestation prévue samedi

La police hongkongaise a interdit la tenue samedi d’une nouvelle grande manifestation pro-démocratie en invoquant des raisons de sécurité, ont annoncé les organisateurs, alors que des rassemblements le week-end dernier ont été émaillés de graves violences.

 

La manifestation de samedi est organisée par le Front civil des droits de l’homme (FCDH), une organisation non violente qui a été à l’origine des plus grands rassemblements de ces derniers mois dans l’ex-colonie britannique. Et notamment de celui du 18 août qui avait réuni 1,7 million de personnes selon les organisateurs, sans aucun débordement.

Mais dans une lettre adressée jeudi au FCDH, la police dit redouter que certains participants ne commettent des « violences » ou des « actes de destruction ».

En évoquant de précédentes manifestations, la police relève que les manifestants ont non seulement « allumé des incendies et bloqué des routes, ils ont aussi utilisé des bombes incendiaires, des billes d’acier, des briques, des lances, des barres métalliques et diverses armes artisanales pour commettre des destructions de biens publics à grande échelle, perturber l’ordre social et infliger des blessures à autrui ».

Cette interdiction est annoncée quatre jours après que la police eut déployé dimanche des canons à eau et même effectué pour la première fois un tir de sommation avec une arme à feu lors d’une manifestation autorisée qui avait violemment dégénéré.

La manifestation de samedi prochain devait marquer le cinquième anniversaire du refus chinois de réformes politiques à Hong Kong, qui avait été un déclencheur du « Mouvement des parapluies ».

Cette mobilisation s’était traduite par 79 jours d’occupation pacifique des rues de Hong Kong din 2014, sans que Pékin ne fasse la moindre concession politique.

Le FCDH, qui était déjà à l’origine de manifestations monstres en juin et juillet, a annoncé son intention de faire appel de cette interdiction.

« Vous pouvez voir que la police accélère son plan d’action, et vous pouvez voir que (la cheffe de l’exécutif hongkongais) Carrie Lam n’a en fait aucune intention de permettre à Hong Kong de retrouver la paix, mais cherche au contraire à attiser la colère des citoyens avec des mesures dures », a déclaré aux journalistes Jimmy Sham, leader du FCDH.

Le Front invitait les manifestants samedi à se rassembler dans le centre de Hong Kong avant de marcher en direction du Bureau de liaison, bâtiment qui abrite les relais du gouvernement central chinois dans l’ex-colonie britannique. Mais le rassemblement comme la marche sont interdits.

Lors de la manifestation du 18 août, il avait seulement eu l’autorisation d’organiser un rassemblement dans un grand parc du centre de la ville.

Mais les manifestants avaient ensuite défilé dans les rues. La foule dépassant largement la capacité du parc, les autorités ne s’étaient pas opposées à ce que le cortège gagne les quartiers de Wanchai et Central.