L’entreprise Tosyali Holding, d’origine turque mais de droit algérien, spécialisée dans la production de ronds à béton, a annoncé avoir exporté 22.000 tonnes de sa production vers les États-Unis, profitant des taxes américaines élevées qui pénalisent les exportations turques. Auparavant, elle en avait également exporté 40.000 tonnes.
Les droits de douane imposés, en mai 2018, par les États-Unis sur les importations de ronds à béton en provenance de Turquie, et d’autres pays, ont profité à l’Algérie. En effet, selon l’agence S&P Global Platts, spécialisée dans l’analyse des marchés, la société Tosyali Holding, d’origine turque mais de droit algérien, basée dans la ville d’Oran, dans l’ouest de l’Algérie, vient d’achever sa quatrième et plus grande opération d’exportation de ronds à béton vers les États-Unis pour une quantité de 22.000 tonnes.
Entre mai 2018 et mai 2019, les États-Unis avaient imposé une taxe de 50% sur les importations de ronds à béton en provenance de Turquie, avant d’être rabaissée à 25% en mai dernier.
«Nous nous sommes concentrés sur les marchés d’exportation, ainsi que sur le marché algérien», a déclaré Fuat Tosyali, PDG de Tosyali Holding, cité par S&P Global Platts. «Nous nous concentrons actuellement sur les marchés de l’exportation comprenant l’Afrique de l’Ouest, l’Europe, les États-Unis ainsi que le Canada», a-t-il précisé.
En raison des droits de douane imposés par l’administration américaine, les exportations turques de ronds à béton sont passées de 212.700 tonnes au premier semestre 2018 à seulement 18.400 tonnes au premier semestre de cette année.
Dotée d’une capacité de production de 3,2 millions de tonnes annuellement, le complexe sidérurgique Tosyali a exporté 22.000 tonnes de ronds à béton vers Houston et Everglades pour un montant de 11 millions de dollars (environ 10 millions d’euros). Auparavant, l’entreprise en avait également exporté 10.000 et effectué deux autres opérations de livraison de 15.000 tonnes chacune.
Un important complexe sidérurgique pour renforcer l’exportation
Doté d’une capacité de production de 1,5 million de tonnes par an, le complexe sidérurgique de Bellara, dans la wilaya (région) de Jijel, dans l’est de l’Algérie, lancera pour la première fois sa production en novembre 2019, a affirmé le ministère algérien de l’Industrie et des Mines dans un communiqué. Ce nouveau complexe est le fruit d’un partenariat entre l’Algérie et le Qatar.
Lors d’une audience qu’elle a accordée mardi à l’ambassadeur du Qatar en Algérie, Hassane Ibrahim El Malki, la ministre de l’Industrie et des Mines, Djamila Tamazirt a insisté sur «la nécessité de la diversification des produits sidérurgiques de ce complexe pour satisfaire la demande du marché national et réduire ainsi les importations d’acier et passer à l’exportation en particulier vers le marché africain», selon la même source.
Le complexe sidérurgique de Bellara revêt «une importance d’intérêt national puisqu’il vise la satisfaction des besoins en ronds à béton et fil machine et en autres produits sidérurgiques», soutient le ministère de l’Industrie et des Mines.
Le complexe est doté de 10 unités de production, deux fours électriques, une station de gaz naturel, un transformateur électrique, une usine de chaux et une unité de traitement des eaux, et a nécessité un investissement de deux milliards de dollars (1,81 milliard d’euros).
Pour se faire une place sur le marché international du rond à béton, l’Algérie a lancé 10 projets en métallurgie à travers le territoire national qui porteront la capacité de production à un total de 12 à 16 millions de tonnes par an d’ici 2030. La production actuelle est de sept millions de tonnes, alors que la consommation nationale se situe entre cinq et six millions de tonnes.Dans ce cadre, dans le but de satisfaire ce niveau de production de ronds à béton en minerais de fer dont la quantité est estimée entre 20 et 25 millions de tonnes par an, les autorités algériennes ont annoncé l’exploitation prochaine du gisement de Ghar Djebilet près de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, qui représente «une réserve de deux milliards de tonnes de fer».