La police a interdit les manifestations lundi dans la région indonésienne de Papouasie, théâtre d’émeutes meurtrières depuis deux semaines, disant craindre des «actions anarchistes».
«Il est interdit de participer à des manifestations et d’exprimer des opinions en public qui pourraient déboucher sur des actes anarchistes, endommager ou incendier des infrastructures publiques», a indiqué la police de Papouasie dans un avis publié sur son compte Twitter.
Elle précise interdire également la propagation d’infox et le port d’armes tranchantes. «Je ne donnerai plus d’autorisations aux manifestations et si quiconque essaye encore de manifester il fera face à une réponse ferme», a écrit le chef de la police régionale, Rudolf Rodja, dans un autre tweet.
Ces ordres interviennent après plusieurs dizaines d’arrestations dimanche dans la capitale de la région, Jayapura. De nombreuses localités de Papouasie connaissent depuis près de deux semaines des manifestations, des émeutes et des incendies de bâtiments, dans un mouvement de colère déclenché par l’arrestation le 17 août à Surabaya, sur l’île de Java, de 43 étudiants papous.
La Papouasie indonésienne, à l’ouest de l’île de Nouvelle Guinée, riche en ressources naturelles, est en proie à une rébellion indépendantiste sporadique contre le gouvernement indonésien. De l’autre côté de cette grande île couverte de forêts tropicales, la Papouasie Nouvelle-Guinée a obtenu l’indépendance en 1975 après avoir appartenu à l’Australie.
Les autorités indonésiennes ont annoncé précédemment le déploiement de 2500 policiers et militaires supplémentaires. Au total, 6000 membres des forces de l’ordre et de l’armée sont présents en Papouasie, a précisé lundi porte-parole de la police nationale Muhammad Iqbal.
La police a indiqué avoir arrêté plusieurs dizaines de personnes dimanche pour avoir participé à des émeutes en Papouasie et avoir inculpé 28 d’entre elles pour pillage et port d’arme. Deux étudiants ont aussi été arrêtés à Jakarta pendant le week-end pour crimes présumés contre la sécurité de l’Etat, et notamment avoir porté des vêtements arborant le drapeau papou interdit.