«Puis, un jour, l’enfant du vaillant défenseur de l’ordre ne rentre pas de l’école». Le blogueur russe Vladislav Sinitsa, qui avait publié sur Twitter un post appelant à s’en prendre aux enfants des forces de sécurité, a été condamné pour extrémisme le 3 septembre à cinq ans de prison par un tribunal de Moscou.
Le tribunal Presnenski de Moscou a condamné le blogueur Vladislav Sinitsa à cinq ans d’emprisonnement en raison d’un post sur Twitter, lequel a été considéré comme un appel à la violence contre les enfants des agents des forces de l’ordre.
Contenu du tweet
Le blogueur avait posté un tweet le 31 juillet sous le pseudonyme de «Max Steklov» dans lequel il appelait «un grand nombre de personnes à des actes illégaux de nature violente envers les enfants des forces de l’ordre». Le tweet en question appelait à «étudier la géolocalisation» des photos de famille des agents sur Internet.
«Puis, un jour, l’enfant du vaillant défenseur de l’ordre ne rentre pas de l’école. Et à la place, on reçoit par la poste un CD avec une vidéo « snuff movie » [une vidéo mettant en scène la torture, le meurtre, le viol, ndlr] dessus», annonçait son tweet.
M.Sinitsa avait été placé en détention le 5 août.
Selon l’accusation, cet homme âgé de 30 ans a publié le 31 juillet le post «en étant conscient de la nature factuelle de ses actes et du danger qu’il courait en public». Il a été condamné pour «incitation à la haine et à l’inimitié» envers les policiers en vertu d’une loi visant à lutter contre l’extrémisme.
Le tribunal a reconnu que le texte écrit par cet habitant de Lioubertsy, dans la banlieue moscovite, aurait pu être perçu comme une instruction pour nuire aux enfants des agents qui avaient participé à la répression des tensions lors des dernières manifestations à Moscou.
Témoignage d’un agent
Un agent de la Garde nationale russe a témoigné devant le tribunal. «Le 1er août, je suis rentré chez moi après le travail, j’ai pris le téléphone pour regarder les actualités, ouvert Odnoklassniki [réseau social russe, ndlr], ouvert Twitter et vu ces messages – des appels à kidnapper les enfants des gardes russes pour des atrocités ultérieures. Cela m’a alerté, j’ai commencé à craindre pour la vie et la santé de ma fille», a-t-il déclaré lors de l’audience du 2 septembre.
Pas de mea culpa
À son tour, le blogueur a reconnu avoir posté ce tweet mais n’a pas plaidé coupable, insistant sur le fait que ses propos avaient été sortis de leur contexte.
La décision du tribunal de Moscou a provoqué une vive émotion sur les réseaux sociaux.