À Sevran, en Seine-Saint-Denis, des enseignants en ont eu assez du trafic de drogues incessant dans leur immeuble et ont décidé de le délaisser pour se reloger autre part.
Usés par la présence constante des dealers, des enseignants ont abandonné leur logement de fonction, près de l’école élémentaire Marie-Curie, au 8 rue Pierre-Brossolette, à Sevran, raconte Le Parisien.
Les deux derniers enseignants ont quitté l’immeuble au cours de l’année scolaire 2018-2019 pour habiter ailleurs, a annoncé une source de l’entourage du maire Stéphane Blanchet (SE).
«Symboliquement, c’est terrible: cela donne l’impression qu’à Sevran, le shit est plus fort que l’éducation», râle auprès du média un habitant. «Le trafic de drogue, le bruit à toute heure, le squat de certains appartements, l’insalubrité, ont eu raison de la patience de ces enseignants», ont confié certaines personnes.
La présence des dealers dans le bâtiment commence à se manifester en fin de matinée, raconte un habitant local, faisant état d’un droit à un «contrôle d’identité» de la part des revendeurs de drogue, chaque soir en rentrant chez eux.
Problème de squat
Le squat vient compléter la liste des nuisances. Les dealers organisent l’installation des familles sans-domicile dans les logements désertés par leurs locataires qui servent «d’assurance» aux trafiquants pour ne pas être dérangés, rapporte un habitant. Faute d’entretien, l’insalubrité des appartements représente un réel problème.
Municipalité au courant
«Conscient du problème», le cabinet du maire assure que «la ville dispose d’un quota suffisant de logements communaux pour accueillir les enseignants», affectés parfois au dernier moment, pour une seule année, et souvent issus de province, relate le média. Les professeurs ne voulant pas occuper les appartements concernés peuvent donc être relogés.
Vers une vente et une rénovation de l’immeuble
D’ici l’automne, la municipalité projette la vente du bâtiment en question à l’un des bailleurs présents sur la commune, qui devra le rénover et en faire un immeuble de logements sociaux.
Quant au problème des trafiquants, la ville rappelle qu’il «ne se limite pas au 8 rue Pierre-Brossollette, et touche aussi des copropriétés privées» et promet de s’attaquer «quotidiennement» au problème, notamment au travers des «quartiers de reconquête républicaine», dispositif visant à augmenter les moyens policiers dans certains quartiers difficiles, entre autres à Sevran.En outre, l’ex-locataire de la place Beauvau, Gérard Collomb, a annoncé il y a un an le déploiement d’une brigade de la Police de sécurité du quotidien (PSQ) dans le quartier Rougemont et aux secteurs limitrophes situés à Aulnay-sous-Bois.