Face aux critiques adressées par des organisations catholiques américaines, le pape François a lancé qu’il était honorable pour lui de se faire attaquer par les Américains.
«Pour moi c’est un honneur que les Américains m’attaquent», a déclaré le pape François, dans l’avion l’emmenant au Mozambique, en recevant en cadeau le livre d’un journaliste sur les virulentes critiques des milieux catholiques ultra-conservateurs, intitulé «Comment l’Amérique veut changer le pape», relate l’AFP.
Le pape argentin salue toujours individuellement les journalistes voyageant avec lui. «Ceci est une bombe», a glissé en souriant le pape argentin, quand le spécialiste du journal français La Croix, Nicolas Senèze, lui a remis l’ouvrage sorti le jour-même.
Une déclaration explosive dans le monde catholique que le nouveau porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, a tenté de minimiser: «Dans un contexte informel, le pape a voulu dire qu’il considère toujours comme un honneur les critiques, particulièrement quand elles proviennent de personnes autorisées, et dans ce cas d’un pays important».«Par ses paroles, le pape, sous le feu des attaques des ultra-conservateurs américains, n’entend pas changer ses idées fondamentales», a commenté l’auteur du livre.
Un avis partagé par Philippine de Saint Pierre, directrice de la chaîne de télévision française KTO, qui s’étonne qu’aux États-Unis le plus important réseau télévisé catholique, EWTN, «ne cache pas ses réticences devant les orientations du pontificat.»
«La déclaration du pape va enrager beaucoup de monde dans les cercles conservateurs catholiques aux États-Unis, qui vont redoubler d’ardeur dans leur campagne anti-François», prédit Ines San Martin, spécialiste du site américain Crux.
Dans son livre devenu le centre de l’attention d’un avion rempli de journalistes américains en route pour l’Afrique, Nicolas Senèze explique à l’AFP avoir «raconté une année écoulée particulièrement difficile pour le pape, au cours de laquelle une frange ultra-conservatrice du catholicisme américain a tenté de le pousser à la démission».