La capitale de la République démocratique du Congo vient de dépasser Paris pour devenir la plus grande ville francophone du monde. Il s’agit là d’une bonne tendance pour le français et non d’une perte, selon le Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone.
Selon le rapport «Les villes du monde en 2016» publié par l’Onu, Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), est devenue la plus grande ville francophone du monde, avec ses 12,1 millions d’habitants, soit un million de plus que l’agglomération de Paris, indique le Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone sur son site.
Cette évolution traduit la montée en puissance de l’Afrique francophone qui compte aujourd’hui 380 millions d’habitants alors qu’en 1950 elle comptait au total 74 millions d’habitants, ce qui constituait à peine plus que la population de l’Allemagne, a expliqué Ilyes Zouari, président du Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone (CERMF), dans l’émission Tout un monde de la RTS.
Et cette tendance ne fait que commencer. Dans quelques dizaines d’années, 70 % des locuteurs de la langue française vivront en Afrique et moins de 20 % en Europe, selon les estimations de l’Onu. L’organisation appelle cependant à ne pas s’inquiéter, considérant cela comme un incroyable succès de la langue française. Bien sûr, la France sera obligée d’abandonner certaines de ses postures traditionnelles et s’ouvrir davantage au vocabulaire des autres pays francophones, mais il s’agit là d’un enrichissement de la langue et non d’une perte, selon le CERMF.Avec le temps, l’origine de la norme se déplacerait, quitterait les rives de la Seine et s’ouvrirait au vaste monde, ce qui ne constitue pas du tout un danger pour le français parce que, selon le linguiste Bernard Cerquiglini, «la norme ne doit pas être un corset, mais un creuset». «Il faut penser une francophonie de l’élan, non du purisme», dit-il.