La Tunisie se félicite de son premier débat télévisé pour les élections présidentielles

Le premier round des trois débats télévisés entre les candidats à la présidentielle tunisienne se tient ce samedi, huit jours avant le premier tour. Neuf des 26 candidats échangeront durant deux heures et demie, une rencontre rare dans le monde arabe.

Cet «événement», comme cela a été présenté par ses promoteurs se veut un «tournant» dans la vie politique tunisienne. Diffusée sur 11 chaînes de télévision et plus de vingt radios, l’émission, intitulé «La route vers Carthage. La Tunisie fait son choix», mobilise depuis des semaines médias publics et privés ainsi qu’une ONG spécialisée dans les débats politiques.

«Souvent dans le monde arabe, quand on parle compétition on sait qui gagne à la fin d’avance, avec 99,99%. Aujourd’hui on ne sait pas qui va gagner», souligne Lassad Kheddher, président de la chambre syndicale des patrons des télévisions privées en Tunisie. «C’est inédit! En tant que journaliste tunisienne, je suis fière et impatiente de voir ça», s’exclame de son côté Monia Dhouib, membre du comité d’organisation. «La culture du débat n’a pas encore sa place dans le monde arabe», renchérit Belabbes Benkredda, de l’ONG Munathara. Soulignant que le débat tunisien sera aussi rediffusé sur des chaînes en Irak, en Algérien en Libye, il espère «un premier pas qui servira d’inspiration dans le monde arabe».

Parmi les candidats les plus médiatiques, les tunisiens retrouveront ce samedi l’islamiste Abdelfattah Mourou, le premier président de la Tunisie post-révolutionnaire Moncef Marzouki, l’ancien Premier ministre Mehdi Jomaa, la passionaria anti-islamiste Abir Moussi, ou encore… une chaise vide pour l’homme d’affaires controversé Nabil Karoui, candidat en prison pour blanchiment d’argent.