Un journaliste de la radio publique RAI a invité Matteo Salvini, le chef de la Ligue (extrême droite) à se suicider, provoquant une vague de solidarité en faveur du leader souverainiste ainsi que l’ouverture d’une enquête à son égard.
Evoquant la décision de M. Salvini début août de faire chuter le gouvernement que la Ligue avait formé avec le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème), Fabio Sanfilippo de Radio1, lui a adressé sur Facebook un message assassin.
« Tu t’es pendu tout seul. Tu vas perdre 20 à 25% des intentions de votes, tu le sais ? Et que vas-tu faire ? Tu n’as pas de travail, tu ne sais rien faire, tu n’as pas un siège de député européen, tu as perdu le poste de ministre », a écrit M. Sanfilippo sur sa page Facebook, selon le quotidien La Repubblica de samedi, le message ayant été depuis effacé.
« C’est vrai tu es au Parlement (M. Salvini est sénateur – réd) mais avec la vie que tu avais l’habitude de mener, d’ici six mois tu vas te tirer dessus mon ennemi », a ajouté le journaliste, selon la même source.
« Je suis désolé pour ta fille mais elle aura le temps pour récupérer, il suffit qu’elle soit suivie par des personnes compétentes », avait conclu M. Sanfilippo en référence à la petite fille de Matteo Salvini.
La RAI a annoncé l’ouverture d’une enquête tandis que le principal adversaire politique de M. Salvini, le Parti démocrate (PD, centre-gauche) qui a remplacé la Ligue au gouvernement, lui a apporté son soutien.
« Ces attaques contre Salvini sont graves et inacceptables », a réagi le député PD Michele Anzaldi.
Matteo Renzi, ex-chef du gouvernement italien de gauche a estimé qu' »une limite de décence et de respect humain aurait dû être respectée par ce journaliste de la RAI » et qu’une personne « payée avec l’argent des Italiens évoquant le suicide d’un adversaire devrait avoir honte ».
Le journaliste s’est défendu samedi matin dans les médias.
« J’écrirais de nouveau ce message mais sans citer la fille et en précisant mieux la référence au suicide du leader de la Ligue », a-t-il dit, cité par plusieurs médias.
Cette référence au suicide « n’est pas une invitation à se tirer dessus mais la constatation qu’il s’est éliminé politiquement », a assuré Fabio Sanfilippo.
« Ensuite, la machine médiatique de la Ligue s’est rapidement emparée de mes propos pour les utiliser à sa propre convenance », ajoute le journaliste qui estime avoir été « ingénu ».