La Cour suprême espagnole a annoncé ce mardi qu’elle rendrait sa décision le 24 septembre sur l’exhumation de Franco, objet d’un bras de fer entre le gouvernement socialiste et les descendants de l’ancien dictateur, 44 ans après sa mort.
L’audience a été fixée à 10h, a précisé la plus haute instance judiciaire en Espagne. La Cour suprême avait décidé en juin de suspendre à titre conservatoire l’exhumation des restes de Franco, enterré dans un mausolée monumental près de Madrid, le temps que le recours en justice de la famille puisse être examiné sur le fond. Cette décision était intervenue quelques jours avant la date fixée par le gouvernement de Pedro Sanchez pour transférer la dépouille de l’ancien dictateur dans le cimetière plus discret de Mingorrubio-El Pardo, où repose son épouse, au nord de Madrid.
Franco, vainqueur de la Guerre civile (1936 – 1939) à l’issue de laquelle il a dirigé l’Espagne d’une main de fer pendant 36 ans, a été inhumé au sein du «Valle de los Caidos» à sa mort en 1975. Il avait lui-même fait construire cette basilique creusée à flanc de montagne et surmontée d’une croix de 150 mètres de haut. Des milliers de prisonniers politiques dans les années 1940 et 1950 avaient dû participer aux travaux.
A l’intérieur se trouvent les restes de 27.000 combattants «nationalistes» qui se battaient sous ses ordres mais aussi de quelque 10.000 soldats «républicains» sortis de cimetières et des fosses communes sans que leurs familles en aient été informées. La tombe de Franco, qui se trouve devant l’autel de la basilique, y est couverte de fleurs fraîches et vénérée par les nostalgiques du franquisme. Pedro Sanchez a fait de l’exhumation de Franco l’un de ses chevaux de bataille dès son arrivée au pouvoir en juin 2018. Mais alors qu’il pensait initialement la mener à bien pendant l’été 2018, il s’est retrouvé confronté à une guérilla judiciaire des héritiers du dictateur.