Le chef de la diplomatie russe ne voit «pas d’alternative» à l’accord nucléaire de 2015

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré lors d’une conférence de presse conjointe aux côtés de son homologue français, Jean-Yves Le Drian, à Moscou que pour la Russie, « il n’y avait pas d’alternative au Plan global d’action commun sur le nucléaire iranien signé en 2015 (PGAC).

Jean-Yves Le Drian et Florence Parly ont retrouvé respectivement le lundi 9 septembre à Moscou leurs homologues russes, le chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou sous le format « 2+2 », une première depuis 2012.

Les deux parties ont insisté à cette occasion sur l’impératif de la préservation de l’accord nucléaire iranien de 2015 (PGAC).

« Il n’y a pas d’alternative raisonnable pour un nouveau deal avec l’Iran. C’est pourquoi Moscou et Paris ont-ils l’intention de continuer à travailler pour sauvegarder l’accord », a déclaré le chef de la diplomatie russe.

La réunion 2 + 2 des ministres des Affaires étrangères russe et français est la douzième réunion du Conseil de coopération de sécurité russo-français, suspendu depuis des années, mais qui a repris avec le changement d’approche du Président Emmanuel Macron et le rapprochement entre les deux pays.

Sergueï Lavrov a salué dès le début de l’entretien « les initiatives » de la France, assurant qu’un « renforcement de la coopération russo-française serait bénéfiques pour les deux pays et sur la scène internationale.

Macron a récemment parlé de son plan visant à apaiser les tensions entre l’Iran et les États-Unis et a même salué le sommet irano-américain, affirmant que c’était faisable.

M. Macron avait, également, appelé fin août à « repenser le lien avec la Russie », estimant que la « pousser loin de l’Europe est une profonde erreur », et à « explorer les voies d’un tel rapprochement », sous « conditions ».

En ce qui concerne l’accord nucléaire, Téhéran, quant à lui, pense que le Président français cherche à trouver un moyen de remplir les obligations des parties européennes liées à l’accord nucléaire, car il semble que les Européens ont besoin de l’approbation des États-Unis pour honorer leurs engagements.

Pour Téhéran les déclarations et les commentaires tenus par d’autres pays au sujet des relations tendues irano-américaines et même l’idée d’une rencontre « potentielle » entre les autorités des deux pays, avancée par certains États ne signifie pas un changement des les positions officielles de l’Iran envers les Etats-Unis.

S’attardant sur le fait que le Président Macron avait mis son homologue russe, Vladmir Poutine, au courant de son l’initiative pour l’accord nucléaire, Sergueï Lavrov a ajouté : « Nous soutenons l’action française, mais nous pensons que préserver le PGAC passe par la sauvegarde des intérêts de toutes les parties signataires de l’accord ».

A rappeler qu’après le retrait unilatéral des États-Unis de Trump de l’accord nucléaire de 2015 et leurs tentatives de harcèlement et de pressions pour saper les coopérations internationales avec Téhéran, et le manque d’engagement européen vis-à-vis du PGAC et sa mise en œuvre, l’Iran décide de réduire graduellement ses obligations liées au Pacte multilatéral en vertu des articles du Texte. « Message fort à l’adresse des parties européennes pour qu’elles retournent l’équilibre à l’accord nucléaire», c’est ainsi qu’a qualifié Moscou le geste de l’Iran.

La dernière réunion franco-russe sous ce format « 2+2 », inaugurée dans les années 1990 pour renforcer les liens avec Moscou, avait eu lieu en 2012 à Paris.