Le patron de General Electric France visé par une enquête pour « prise illégale d’intérêt »

Au début septembre, le parquet de Paris a entamé une enquête préliminaire pour « prise illégale d’intérêt » visant le directeur général de General Electric France, Hugh Bailey, a indiqué, mardi 10 septembre, une source judiciaire à franceinfo.

L’ouverture de cette enquête fait suite à un signalement de la députée et présidente de Génération Ecologie Delphine Batho. Elle dénonçait la nomination de Hugh Bailey, auparavant conseiller d’Emmanuel Macron à Bercy, à la tête de General Electric France alors que ce dernier avait eu à traiter des dossiers relatifs à cette entreprise quand il travaillait au ministère de l’Economie. L’enquête a été confiée à l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (OCLICCF).

« Les accusations contre Hugh Bailey sont totalement infondées. (…) La nomination de monsieur Bailey chez GE France a été autorisée par la commission de déontologie de la fonction publique. Il respecte par ailleurs toutes les réserves imposées par celle-ci », a écrit le groupe dans un communiqué. « Nous restons à la disposition des autorités sur ce dossier », assure-t-elle.

L’avocat du directeur général de GE, Me Benjamin Van Gaver, estime que « l’ouverture de l’enquête va permettre d’offrir à monsieur Bailey la possibilité d’apporter tous les éléments nécessaires aux autorités afin de réfuter fermement les allégations portées à son encontre ».

En juillet, l’association française Anticor a déposé une plainte pour « corruption » et « détournement de fonds publics » auprès du pôle financier du tribunal de Paris. Elle concerne le rachat de la branche énergie du groupe Alstom par le géant américain General Electric en 2014. Le premier volet de la plainte concerne des faits de corruption lors de la conclusion de contrats. Anticor souhaite que des personnes physiques, comme l’ex-PDG Patrick Kron, soient poursuivies en France dans ce dossier.

Le deuxième volet de la plainte porte sur de présumés « détournements de fonds publics ». Quand les dirigeants de la firme française ont décidé de céder la branche énergie à General Electric en 2014, le ministre de l’Economie d’alors, Arnaud Montebourg, avait tenté de s’y opposer : il avait obtenu que Bouygues « prête » à l’Etat 20% du capital d’Alstom, avec une option d’achat au 17 octobre 2017. Cet accord permettait ainsi à l’Etat de s’accorder un délai d’environ deux ans pour devenir le principal actionnaire d’Alstom.

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