Des gardes-frontières polonais armés de mitrailleuses sont montés dans la nuit de lundi à mardi à bord du voilier de Greenpeace Rainbow Warrior qui bloquait un terminal charbonnier dans le port de Gdansk, a annoncé l’organisation écologiste.
L’opération, menée par une « unité spéciale d’intervention », a été confirmée à l’AFP par la porte-parole des gardes-frontières Agnieszka Golias, qui a précisé que sur 18 personnes présentes à bord, deux – une militante et le capitaine – ont été interpellés, tandis que les seize autres ont été débarqués et relâchés après le contrôle d’identité.
Ils sont revenus à bord du bateau qui a été remorqué à l’extérieur du port, a indiqué à l’AFP un autre porte-parole des gardes-frontières, Tadeusz Gruchalla.
« Nous avons interpellé le capitaine, qui est citoyen espagnol, et une activiste autrichienne, pour violation de la sécurité de navigation, puis nous avons remorqué le bateau à l’extérieur du port, où il n’était pas autorisé à jeter l’ancre », a-t-il indiqué.
Les gardes-frontières « sont montés à bord par la force après que leurs demandes d’autorisation, répétées à plusieurs reprises, ont été ignorées », a encore précisé M. Gruchalla.
Selon le communiqué de Greenpeace, leur manifestation pacifique avait pour but de protester contre la politique de la Pologne favorable au charbon. « Les défenseurs du climat ont appelé le gouvernement polonais à protéger le climat et à abandonner le charbon d’ici à 2030 », indique le communiqué.
En se plaçant devant le terminal charbonnier, le Rainbow Warrior a empêché un cargo d’y débarquer du charbon venant du Mozambique. Les militants écologistes avaient auparavant écrit sur la coque du cargo « Stoppez le charbon » en grandes lettres blanches.
Le gouvernement conservateur nationaliste polonais a choisi de réduire seulement graduellement la dépendance de l’économie du pays vis-à-vis du charbon dont la Pologne possède d’importantes réserves.
Varsovie et Budapest ont refusé la proposition de l’Union Européenne d’éliminer les émissions de gaz à effet de serre en 2050, estimant que cet objectif était incompatible avec le développement de leurs économies.