Le jugement était attendu depuis 4 ans. En décembre 2015, 2,3 tonnes de cocaïne avaient été saisies dans un cargo naviguant au large de Boulogne-sur-Mer.
20 % de la quantité de cocaïne saisie en 2015
Les chefs de l’équipage – le capitaine géorgien, celui qui serait son second, de nationalité turque, et un autre Ukrainien – devraient être jugés par une cour d’assises spéciale.
Les faits remontent à 2015. Le 11 décembre, un patrouilleur repère un cargo en très mauvais état battant pavillon moldave près des côtes du Pas-de-Calais. Par radio, le capitaine du « Carib Palm » répond aux autorités qu’il vient de Carthagène en Colombie, va à Gdansk (Pologne) pour réparation, sans rien transporter.
Il lui est demandé de s’arrêter au port de Boulogne-sur-Mer. Lors du contrôle, le chien ne sentira rien, mais des agents trouveront une cache dissimulée derrière une paroi métallique.
Ils y découvrent 2,3 tonnes de cocaïne, d’une pureté de 75 % en moyenne, soit une valeur de 75 millions d’euros à l’achat et de 360 millions d’euros à la revente sur le marché européen, selon les estimations du président.
L’enquête de la juridiction interrégionale spécialisée a permis d’établir que le bateau était à Saint-Domingue depuis septembre 2015. Il est ensuite allé à Carthagène puis s’est arrêté le 16 novembre au large des côtes vénézuéliennes, où ont été transbordés 80 ballots de drogue.
Les neuf prévenus ukrainiens, nés entre 1968 et 1992, tous membres de la marine marchande, avaient été recrutés à Kherson (Ukraine) par une société écran immatriculée aux Iles Marshall sous le nom usurpé d’un Belge.
En détention provisoire depuis près de quatre ans, ils ont affirmé à la barre n’avoir découvert qu’à Saint-Domingue qu’ils allaient transporter des produits illicites et avoir été menacés par leurs chefs s’ils partaient.Le ministère public avait requis des peines allant de 5 à 8 ans de prison en fonction des « degrés d’implication » de chacun dans une organisation décrite comme « mafieuse ».