«L’ère des dictats et de la fabrication des Présidents est définitivement révolue», a affirmé le dernier éditorial de la revue de l’armée algérienne El Djeich, soulignant que lors de la prochaine présidentielle les Algériens choisiront librement.
Dans l’éditorial de sa revue mensuelle El Djeich (L’armée en arabe) du mois de septembre, l’armée algérienne a affirmé que l’ère où le pouvoir désignait les Présidents de la République était révolue.
Dans le sillage de l’engagement pris par l’armée d’accompagner, dans le cadre de ses prérogatives constitutionnelles, le mouvement populaire du 22 février jusqu’à la satisfaction de toutes ses revendications, El Djeich a écrit que «l’ère des dictats et de la fabrication des Présidents est définitivement révolue, comme l’a affirmé le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP)».
Une semaine après l’appel du général Gaïd Salah à la convocation du corps électoral à partir du 15 septembre en vue d’une élection présidentielle qui sera tenue au plus tard le 15 décembre, comme le stipule l’article 102 de la Constitution, l’éditorial de la revue de l’armée a souligné que «la fin de l’ère des dictats» était une réponse à certaines parties. Des parties qui «tentent de semer des embûches dans le processus de dialogue, en faisant valoir la nécessité d’une période de transition afin d’entraîner le pays dans le piège du vide constitutionnel». Ces mêmes acteurs politiques qui veulent, selon la source, «imposer des conditions irréalisables et des exigences rejetées dans leur totalité, notamment en faisant la promotion de l’idée de la négociation au lieu du dialogue et de la désignation plutôt que l’élection».
Les garanties du ministre de la Justice
Suite à l’adoption par le gouvernement algérien, lundi 9 septembre, de deux projets de loi relatifs à l’organisation des élections dans des conditions de transparence et d’impartialité, Belkacem Zeghmati, ministre de la Justice et garde des Sceaux, a expliqué le lendemain le projet relatif à l’autorité indépendante en charge des élections.
S’exprimant devant les membres de la Commission des affaires juridiques, administratives et des libertés de l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre a affirmé que «toutes les prérogatives des autorités publiques, à savoir administratives en matière électorale, ont été transférées, en vertu de ce texte, à l’autorité indépendante en charge des élections». «Celle-ci aura le statut de personne morale et l’autonomie administrative et financière et aura pour mission d’organiser, de surveiller le processus électoral et de superviser toutes ses étapes, depuis la convocation du corps électoral jusqu’à l’annonce des résultats préliminaires», a-t-il ajouté, précisant qu’elle «disposera de son propre budget de fonctionnement et des affectations destinées aux opérations électorales et elle supervisera le processus électoral à travers l’ensemble du pays et à l’étranger».En vertu de ce projet de loi composé de 54 articles, «l’autorité procèdera à la tenue du fichier national du corps électoral et des listes électorales des communes et des centres diplomatiques et consulaires à l’étranger, outre la réception et l’examen des dossiers de candidatures pour le poste de Président de la République». «Elle aura également pour mission le contrôle du financement de la campagne électorale, a-t-il poursuivi.
Cette autorité indépendante recevra de plus «toute requête, notification ou contestation relativement à l’élection», a conclu M. Zeghmati.
En Algérie, l’économie rattrape la révolution
Depuis novembre 2017, l’économie algérienne a été maintenue en activité grâce à un financement non conventionnel décidé par le gouvernement d’Ahmed Ouyahia. Suite à la chute des prix du pétrole en 2014, les réserves de change du pays, à titre d’exemple, sont passées d’environ 179 milliards de dollars à environ 80 milliards en décembre 2018, selon les notes de conjoncture de la Banque d’Algérie correspondant aux mêmes périodes.
Cette situation économique se greffe à une crise politique ayant débuté le 22 février. Depuis la démission de l’ex-chef d’État Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril, le pays est sans Président de la République élu. Ainsi, le gouvernement se contente de gérer les affaires courantes jusqu’à l’élection d’un nouveau chef de l’État.