Le président américain Donald Trump est disposé à une rencontre «sans conditions préalables» avec son homologue iranien Hassan Rohani, bien qu’il entende maintenir sa politique de «pression maximale» à l’égard de Téhéran, a déclaré ce mardi 10 septembre son secrétaire au Trésor Steven Mnuchin.
«Le président l’a dit clairement, il est prêt à une rencontre sans conditions préalables, mais nous maintenons la campagne de pression maximale», a dit Steven Mnuchin lors d’une conférence de presse. «Bien sûr», a ajouté le secrétaire d’Etat Mike Pompeo, interrogé sur la possibilité d’une rencontre en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à la fin du mois. Début septembre, Donald Trump avait estimé qu’un face-à-face avec Hassan Rohani était «possible» lors de l’évènement annuel à New York. Mais le président Rohani avait auparavant conditionné une rencontre à la levée de toutes les sanctions contre son pays.
Les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran sont exacerbées depuis le retrait de Washington en 2018 de l’accord international signé trois ans auparavant. Le texte, qui visait à empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, était jugé trop laxiste par Donald Trump. Les Etats-Unis ont depuis rétabli de lourdes sanctions qui asphyxient l’économie iranienne. Le chef de la diplomatie américaine avait auparavant accusé l’Iran de «possibles activités nucléaires non déclarées», fustigeant son «manque de coopération totale» avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Steven Mnuchin a fait ces commentaires alors qu’il présentait un nouvel arsenal législatif de sanctions contre des organisations considérées comme «terroristes», dont certaines sont proches de l’Iran. Cet outil «marque la mise à jour la plus importante des sanctions antiterroristes depuis septembre 2001», a pour sa part affirmé Mike Pompeo, à la veille du 18e anniversaire des attentats du 11-Septembre. Les individus et entités visés par ces sanctions sont selon Washington liés à la force Qods des Gardiens de la révolution, unité d’élite de l’armée idéologique du régime iranien chargée des opérations extérieures, au mouvement islamiste palestinien Hamas, un allié de Téhéran qui contrôle la bande de Gaza, au groupe Etat islamique et à Al-Qaïda.
Les deux responsables américains s’exprimaient juste après l’annonce par Donald Trump du limogeage de son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, avec lequel il était en désaccord sur plusieurs dossiers brûlants, dont l’Iran.