Des manifestants pro-démocratie se sont rassemblés dimanche aux abords du consulat de Grande-Bretagne à Hong Kong pour demander à Londres d’en faire davantage pour protéger les habitants de son ancienne colonie, dénonçant à nouveau le recul des libertés dans le territoire.
Des centaines de personnes ont chanté l’hymne britannique en brandissant l' »Union Jack » ainsi que la bannière de l’ancienne colonie hongkongaise.
« Je suis plutôt déçu du fait que la Grande-Bretagne n’ait rien fait pour nous soutenir », confiait à l’AFP Alex Leung, un manifestant.
Hong Kong traverse depuis juin sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des actions et manifestations quasi-quotidiennes pour demander des réformes démocratiques ou dénoncer une riposte policière jugée brutale par les contestataires.
Conformément à la Déclaration sino-britannique de 1984 qui avait présidé à la rétrocession, Hong Kong est une région semi-autonome dirigée sous le principe « Un pays, deux systèmes », et jouit à ce titre de libertés inconnues dans le reste de la Chine, et ce jusqu’en 2047.
Mais les militants pro-démocratie accusent Pékin de s’asseoir sur ses promesses en augmentant son emprise politique sur le petit territoire et en refusant de lui accorder un véritable suffrage universel.
Dimanche, nombre de manifestants accusaient Londres de ne pas demander suffisamment de comptes à Pékin. « La Déclaration commune sino-britannique est NULLE », pouvait-on lire sur une pancarte.
Plusieurs manifestants demandaient la possibilité pour les Hongkongais d’obtenir la nationalité de la Grande-Bretagne ou d’un autre pays du Commonwealth.
Des centaines de milliers de Hongkongais ont obtenu avant ou après la rétrocession un passeport particulier émis par Londres et réservé aux « citoyens britannique de l’étranger » (« British National Overseas », BNO), un titre qui facilite les entrées en Grande-Bretagne mais ne donne aucun droit de travail ou de résidence.
« Au moins, avec la citoyenneté pleine et entière, ils pourraient protéger les Hongkongais face au gouvernement chinois », a déclaré Anthony Chau, un manifestant titulaire d’un passeport BNO.
Environ 130 parlementaires britanniques ont signé cette semaine une lettre ouverte appelant la Grande-Bretagne et les pays du Commonwealth à accueillir les Hongkongais qui souhaiteraient émigrer.