Est-il plus difficile pour les journalistes d’exercer leur métier depuis l’élection d’Emmanuel Macron? Dans sa série de publications intitulée Point de pressions, 20 Minutes cherche à apporter une réponse à cette question en interrogeant des spécialistes du domaine.
«Les médias semblent avoir rarement été autant secoués», lit-on dans une publication parue dans 20 Minutes et dédiée à la situation actuelle de la presse dans l’Hexagone. Et si l’auteur de la publication avance ces suppositions, c’est qu’une série de prémisses -telles la loi anti-fake news ou la réforme de celle de 1881, ou encore la perquisition des locaux de Mediapart- y a contribué. Pour sa part, Sputnik peut mentionner l’absence d’accréditation de ses journalistes auprès d’une série d’instances, notamment à l’Élysée et auprès du Quai d’Orsay, depuis l’arrivée au pouvoir de M.Macron.
Visant à apporter des éléments de réponse à sa question, l’auteur s’adresse à Alexis Lévrier, historien de la presse et des médias. Or, celui-ci estime qu’au nom de la «présidence jupitérienne», Emmanuel Macron a «rendu relativement difficile le travail des journalistes».
«Il est objectivement plus difficile d’exercer le métier de journaliste depuis l’élection d’Emmanuel Macron», constate-t-il, cité par 20 Minutes.
Un des points mentionnés est que le Président de la République «conçoit des lois qui sont potentiellement dangereuses pour la liberté de la presse», l’auteur précisant que celle qui régit la presse existe depuis 1881 et qu’elle comprenait déjà «un passage sur les fausses informations.
Liberté de la presse en recul
Se fondant sur le classement mondial de la liberté de la presse, 20 Minutes constate que si, en 2002, la France figurait au 11e rang, elle a reculé en 32e position. Et les manifestations des Gilets jaunes qui se poursuivent depuis novembre 2018 n’y sont pas pour rien: «sur 120 incidents répertoriés par RSF [Reporters sans frontière, ndlr], 54 journalistes ont été blessés, dont 12 par des forces de l’ordre».
Mais, est-il précisé, ce n’est pas uniquement le cas de la France, mais de l’Europe dans son ensemble. Comme l’explique Pauline Ades-Meuvel, en charge de la partie Europe à Reporters sans frontières, «c’est dans tout le Vieux Continent que les choses se sont compliquées».