Les libéraux espanoles posent leurs conditions pour soutenir Sanchez

Le parti libéral espagnol Ciudadanos a posé lundi des conditions à un éventuel soutien à la reconduction au pouvoir du socialiste Pedro Sanchez, afin d’éviter au pays ses quatrièmes élections en quatre ans.

Cette offre de dernière minute de Ciudadanos, qui avait refusé jusqu’ici de faciliter l’investiture de Pedro Sanchez, intervient alors qu’une course contre la montre est engagée pour lever le blocage politique. Si le socialiste n’obtient pas la confiance des députés d’ici le 23 septembre, des élections seront convoquées pour le 10 novembre. Le chef de Ciudadanos, Albert Rivera, a indiqué avoir proposé au Parti Populaire (droite) de s’abstenir ensemble lors d’un vote d’investiture des députés afin de permettre la reconduction au pouvoir du chef de gouvernement sortant.

Mais ceci à condition que le socialiste s’engage notamment à ne pas gracier les indépendantistes catalans s’ils sont condamnés prochainement par la Cour suprême pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017. Il lui demande également de ne pas augmenter les impôts. Il exige aussi que les socialistes gouvernent avec la droite en Navarre (nord), afin que leur majorité ne dépende pas du parti séparatiste basque Bildu dans cette région. Ainsi, «les séparatistes et les populistes ne marqueraient plus l’agenda politique et économique de ce pays», a martelé Albert Rivera.

Réagissant à la proposition de Ciudadanos, Pedro Sanchez a indiqué à la presse ne voir «aucun obstacle réel à ce que le PP et Ciudadanos s’abstiennent» pour le reconduire au pouvoir. «C’est ce que nous demandons depuis le 28 avril», date du dernier scrutin remporté par les socialistes mais sans majorité absolue, a-t-il ajouté. Lors du deuxième tour d’un vote d’investiture, une majorité simple est suffisante, ce qui signifie qu’une abstention de ces deux formations permettrait une investiture du socialiste.

Si une telle proposition se concrétisait, Pedro Sanchez n’aurait plus besoin de l’appui de la gauche radicale de Podemos, avec qui ses négociations sont dans l’impasse. En juillet, il avait échoué à se faire reconduire au pouvoir par les députés, faute d’un accord avec Podemos.

L’Espagne vit une situation d’instabilité politique depuis que le bipartisme a volé en éclats en 2015 avec l’entrée en force au Parlement de Podemos et de Ciudadanos. Une cinquième force d’envergure nationale, l’extrême droite de Vox, est entrée à la chambre lors du dernier scrutin.