Espion présumé: Trudeau tente de rassurer les alliés du Canada

Le Premier ministre Justin Trudeau a voulu rassurer mardi les alliés du Canada après l’arrestation d’un espion présumé qui disposait de documents potentiellement « dévastateurs » pour la sécurité de ce pays et de ses partenaires, selon les plus récentes révélations de cette affaire digne d’un roman policier.

Cameron Ortis, directeur général du Centre national de coordination du renseignement de la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale), a été arrêté jeudi dernier et accusé formellement le lendemain en vertu de la loi sur la protection de l’information liée à la sécurité nationale, notamment contre l’espionnage étranger.

Il est soupçonné d’avoir volé quantité de documents sensibles dont la divulgation pourrait causer des dommages « dévastateurs » au Canada et à ses alliés, selon un rapport des services secrets canadiens consulté par la chaîne publique CBC News.

Membre de l’Otan, le Canada fait partie de la puissante alliance de renseignement dite des « Five Eyes », avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Il dispose à ce titre d’un accès libre à des informations parmi les plus sensibles de la planète.

« Nous sommes en communication directe avec nos alliés sur ces enjeux de sécurité, pas seulement avec nos alliés des Five Eyes », a indiqué Justin Trudeau, lors d’un déplacement électoral à Terre-Neuve (Est).

« Nous travaillons avec eux pour les rassurer, mais je peux vous assurer que tous comprennent que nous traitons cette situation avec beaucoup de sérieux », a ajouté le chef libéral qui briguera un deuxième mandat lors des élections législatives du 21 octobre.

Ancien conseiller sur les questions de sécurité nationale de Bob Paulson, ex-chef de la GRC, Cameron Ortis figure depuis des années au sommet des services de renseignement canadiens. Il avait notamment travaillé sur une affaire de blanchiment présumé de millions de dollars au Canada, orchestrée par des responsables russes et qui avait été dénoncée par Sergueï Magnitski, un juriste russe mort en prison en 2009.