Marine Le Pen a répliqué ce mardi au discours d’Emmanuel Macron qui a durci la veille son discours sur l’immigration face aux parlementaires LREM.
Un discours ferme auquel la cheffe du Rassemblement national ne croit pas, y voyant une manœuvre électoraliste. Le chef de l’État a affirmé lundi soir, devant sa majorité et le gouvernement, qu’il fallait regarder le sujet de l’immigration « en face » et ne pas être « un parti bourgeois », car ce sont les classes populaires « qui vivent avec » et ont migré vers l’extrême droite.
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« On a eu un débat sur l’immigration il y a quelques mois, me semble-t-il, à l’Assemblée nationale. Toutes les propositions que nous avons mises sur la table pour empêcher ce détournement, notamment, du droit d’asile (…) ont été blackboulées par les députés En marche ! Donc je n’y crois pas », a déclaré sur BFM TV-RMC la présidente du Rassemblement national. Sur l’immigration, « ça fait deux ans et demi qu'[Emmanuel Macron] n’a rien vu non plus, qu’il n’a rien écouté », a ajouté la cheffe du parti d’extrême droite.
Qualifiant d’« électoraliste » l’attitude de M. Macron, elle a affirmé en avoir « vu d’autres avant lui », comme Nicolas Sarkozy, durcir le ton sur l’immigration « parce qu’ils s’engagent dans une campagne électorale ». Pour la convaincre, Marine Le Pen suggère donc de directement consulter les Français : « Est-ce que ce n’est pas plus clair de demander aux Français (…) oui ou non le droit du sol, oui ou non le regroupement familial, oui ou non la maîtrise à nouveau de nos frontières ? »
« Emmanuel Macron clairement s’engage dans la campagne présidentielle », selon elle. Une critique qui ne l’empêche pas d’assumer faire de même, sur l’air du « c’est lui qui a commencé » : « A partir du moment où le président se lance dans la campagne présidentielle, je ne vais pas le laisser courir tout seul, donc je me mets également sur la ligne de départ », a-t-elle affirmé, expliquant que rejouer le duel de 2017 ne la dérangeait pas, bien au contraire : « Pourquoi pas ? Pourquoi est-ce qu’il faudrait obligatoirement qu’il y ait à chaque élection des figures qui soient obligatoirement nouvelles ? a-t-elle jugé. Au-delà des personnes, bien sûr que la confrontation (en 2022) se fera entre un mondialiste et un national, entre deux visions qui sont effectivement contradictoires. » Une vision qui rejoint celle du chef de l’État qui affirmait lundi à ses troupes : « Vous n’avez qu’un opposant sur le terrain : c’est le Front national (sic). Il faut confirmer cette opposition, car ce sont les Français qui l’ont choisie. Il y a deux projets : celui du repli, faire peur, ou bâtir une solution ouverte mais pas naïve », avait-il détaillé.
Dans cette confrontation, Marine Le Pen se sent pour le moment la seule légitime pour ferrailler avec son meilleur ennemi : « Je vois beaucoup de gens chercher un candidat miraculeux. Pour l’instant, je n’en ai pas vu. (…) Je dis aux Français que, si personne n’émerge, moi, je suis là. Je suis toujours là pour défendre leurs intérêts et je serai là s’il n’y a pas quelqu’un d’autre qui émerge », a-t-elle conclu.