Jean-Yves Le Drian appelle à la «désescalade» dans la golfe Persique

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian a affirmé mardi que Paris ne disposait pas de preuves pouvant déterminer l’origine de l’attaque ayant visé samedi des installations pétrolières d’Arabie saoudite, et appelé à la «désescalade» à l’occasion d’une visite au Caire.

Ces attaques, menées samedi par des drones sur deux sites pétroliers stratégiques du royaume, ont été revendiquées par les rebelles Houthis du Yémen qui sont soutenus par l’Iran, grand rival régional du royaume saoudien. Téhéran a été mis en cause plus ou moins directement par Washington et Riyad. Jean-Yves Le Drian, qui effectuait mardi une visite d’une journée en Egypte, a rencontré le président Abdel Fattah al-Sissi. Il s’est ensuite exprimé lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue égyptien Sameh Choukry. «Nous avons rappelé nos volontés communes d’une désescalade (…) nous pensons qu’il faut impérativement mettre tous nos efforts ensemble pour aboutir à cette désescalade».

Le ministre français a qualifié la situation de «moment de grande tension régionale», ajoutant que la France avait condamné les attaques contre l’Arabie saoudite. Il a aussi salué un processus d’enquête initié par l’Arabie saoudite pour «établir la vérité» sur l’origine des attaques, qui ont entraîné une chute de moitié de la production saoudienne, à hauteur de 5,7 millions de barils par jour, soit environ 6% de l’approvisionnement mondial de pétrole.

«Il faut une stratégie de désescalade. Tout acte qui irait contre cette désescalade serait mauvais pour la situation de la région», a dit Jean-Yves Le Drian. Interrogé sur la possible responsabilité de l’Iran dans les attaques, le ministre a répondu: «jusqu’à maintenant la France ne dispose pas de preuves permettant de dire:  »ces drones sont venus de tel ou tel endroit »».

Quant au ministre égyptien, il a assuré que «l’Egypte soutenait complètement l’Arabie saoudite» et que «les identités de ceux responsables de ces attaques illégales doivent être révélées». Jean-Yves Le Drian a effectué un total de 17 visites ministérielles en Egypte, d’abord comme ministre de la Défense, puis comme chef de la diplomatie française. Lundi, le ministre se trouvait à Khartoum où il a affirmé que la France ferait pression en faveur du retrait du Soudan de la liste noire américaine des «Etats soutenant le terrorisme». Il doit repartir mardi après-midi pour Paris.

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