Le Kirghizstan a convoqué ce mardi 17 septembre l’ambassadeur du Tadjikistan après de nouveaux heurts à la frontière contestée entre ces deux pays d’Asie centrale, qui ont provoqué la mort d’un garde-frontière et fait une dizaine de blessés.
Les troubles sont fréquents dans les régions frontalières entre ces deux ex-républiques soviétiques, mais les incidents se sont multipliés depuis le début de l’année. Dernier en date: un échange de tirs dans la nuit de lundi à mardi entre les gardes-frontières et des groupes d’habitants locaux des deux pays. Le ministère des Affaires étrangères kirghize affirme que les gardes-frontières tadjiks ont ouvert le feu en premier et remis à l’ambassadeur une note de protestation. Les autorités du Tadjikistan assurent pour leur part que les Kirghizes ont tiré sur un groupe de citoyens tadjikes. Un garde-frontière kirghize a été tué et treize personnes blessées dans les violences, selon le ministère kirghize de la Santé. Le Tadjikistan a fait état de «plusieurs» de ses citoyens blessés.
Le Kirghizstan affirme que son voisin tente de construire un «point d’observation militaire» à la frontière sans l’avoir consulté. De larges portions de frontière n’ont pas été démarquées depuis la dissolution de l’URSS en Asie centrale, tandis que les tensions ethniques sont accentuées par des rivalités pour l’accès à la terre et à l’eau. Début septembre, un citoyen tadjik a été tué dans des affrontements dans l’enclave de Voroukh, entourée par le territoire kirghize. Des violences dans cette enclave avaient déjà fait un mort et plusieurs blessés graves en juillet après une dispute entre les deux communautés. En mars, deux autres personnes avaient perdu la vie dans des affrontements similaires dans la région.