Les laboratoires de biologie médicale sont appelés à fermer leurs portes tous les après-midi à partir de lundi et jusqu’au 1er octobre, pour protester contre les 170 millions d’euros d’économies prévus pour le secteur en 2020, ont annoncé mardi l’ensemble des syndicats de biologistes.
Il s’agira d’une «fermeture symbolique», a précisé lors d’un point presse Thierry Bouchet, le vice-président du SLBC, les laboratoires d’analyse ne devant se mettre en grève qu’à partir de 13h, après quoi «les patients urgents seront redirigés vers l’hôpital». La grève doit se poursuivre jusqu’au 1er octobre, date d’une nouvelle réunion entre la profession et l’Assurance maladie sur la régulation des dépenses de biologie, a ajouté le Dr Bouchet, accompagné des représentants de trois autres syndicats (SDB, SJBM, SNMB) et de l’association pour le progrès de la biologie médicale, qui fédère les grands réseaux de laboratoires.
A l’origine de leur colère, les 170 millions d’euros d’économies souhaités en 2020 par l’Assurance maladie – qui tablait initialement sur 180 millions d’euros mais a revu cet objectif à la baisse après une première réunion en septembre -, soit près de deux fois plus qu’en 2019 (95 millions d’euros). Selon les syndicats, cette «baisse de financement», qui s’additionne «au milliard de baisse cumulée depuis 10 ans», mettrait «directement en danger l’existence de 200 sociétés d’exercice libéral (SEL) de biologistes» sur un total de 452. Les baisses de financement ont jusqu’à présent été «compensées partiellement par la hausse de la productivité et la restructuration» des laboratoires, mais «aujourd’hui on est au bout», a fait valoir le Dr Jean-Claude Azoulay, vice-président du SNMB, redoutant une diminution «du nombre de sites et de plateaux techniques» et un «allongement des délais» pour les résultats d’examens
«Ce rabotage systématique risque d’être préjudiciable pour les patients», a-t-il estimé, rappelant que la «biologie concourt à plus de 70% des diagnostics médicaux». En cas d’échec des négociations avec l’Assurance maladie, «plusieurs semaines de fermeture totale» pourraient être décidées «en décembre», ce qui aurait un fort impact sur les urgences hospitalières, déjà saturées, a prévenu le Dr Bouchet. Les précédents protocoles d’accord entre la profession et l’Assurance maladie ont déjà permis de contenir la progression annuelle des dépenses de biologie à +0,25% par an depuis six ans, en deçà des autres activités de soins, ont rappelé les syndicats.