Islamabad a dénoncé ce mercredi 18 septembre des commentaires «chauvins» et «irresponsables» de l’Inde, après que le ministre des Affaires étrangères indien ait réaffirmé mardi les vues de son pays sur la partie du Cachemire occupée par le Pakistan.
«Nous condamnons fermement et rejetons les remarques incendiaires et irresponsables du ministre indien des Affaires étrangères», a déclaré le ministère pakistanais des Affaires étrangères dans une communiqué. «De telles déclarations irresponsables et belliqueuses risquent d’exacerber les tensions et de compromettre gravement la paix et la sécurité dans la région», a poursuivi le ministère, critiquant également la «rhétorique chauvine» de New Delhi. Mardi, le chef de la diplomatie indienne Subrahmanyan Jaishankar a déclaré lors d’une conférence de presse que le Cachemire pakistanais «fait partie de l’Inde». «Nous espérons un jour administrer (…) ce pays», avait-il ajouté.
Pakistan et Inde se disputent le Cachemire depuis leur partition de 1947 au terme de la colonisation britannique. Les deux puissances nucléaires se sont livré deux guerres pour ce territoire montagneux largement peuplé de musulmans. Au début de l’année, ils ont frôlé un nouveau conflit et ont connu de premiers combats aériens depuis des décennies, après qu’un groupe extrémiste établi au Pakistan eut revendiqué une attaque ayant provoqué la mort d’une quarantaine de paramilitaires au Cachemire indien. Début août, New Delhi a révoqué l’autonomie constitutionnelle de la partie du Cachemire qu’il contrôle et qu’Islamabad revendique, ce qui a provoqué une nouvelle montée des tensions entre les deux voisins. Les nationalistes hindous au pouvoir en Inde ont également fait voter par le Parlement la dislocation de la région.
Le Premier ministre pakistanais Imran Khan avait fait état mi-août de ses craintes que l’«idéologie de la suprématie hindoue ne s’arrête pas au Cachemire occupé par l’Inde», évoquant ensuite «un ciblage du Pakistan». Il a plus récemment promis de défendre la cause du «peuple du Cachemire» devant l’assemblée générale de l’ONU fin septembre. Fin août, des milliers de Pakistanais ont répondu à son appel à manifester pour le Cachemire.