La Russie a accusé mercredi les rebelles syriens et les Etats-Unis de bloquer l’évacuation d’un camp de réfugiés dans le territoire sous leur contrôle dans le sud de la Syrie, où l’ONU a évoqué en juin des conditions de vie «critiques».
L’armée russe a qualifié de «camp de la mort» lors d’une conférence de presse le camp de Rukban, situé dans la zone contrôlée par Washington dans le sud de la Syrie, non loin de la base militaire américaine d’Al-Tanf et proche de la frontière avec la Jordanie.
Selon Moscou, une opération d’évacuation sous égide de l’ONU doit commencer le 27 septembre à Rukban afin de transférer les milliers de réfugiés restants dans des camps situés en territoire contrôlé par les forces syriennes. Cette opération est «sur le point de s’effondrer à cause des provocations des rebelles sous contrôle des Etats-Unis», a affirmé le général russe Mikhaïl Mizintsev.
Selon l’armée russe, les rebelles ont refusé d’assurer la sécurité des convois d’évacuation et se sont accaparés une partie de l’aide humanitaire distribuée dans le camp. «A l’heure actuelle, le seul obstacle à l’évacuation de Rukban est le refus des Etats-Unis de prendre la décision de principe de fermer le camp et de faire pression sur les groupes rebelles pour l’évacuer», a dénoncé le général Alexeï Bakine.
Selon l’ONU, près de 29 000 personnes se trouvaient encore dans le camp de réfugiés de Rubkan en juin. Dans une situation «critique», elles sont confrontées à «un accès extrêmement faible aux produits de première nécessité». L’armée russe a également dénoncé une «situation humanitaire encore pire» dans le camp de Al-Hol, dans le nord-est de la Syrie, dans les territoires sous contrôle kurde.
Plus de 70 000 personnes, en majorité des femmes et enfants qui y ont été transférés après leur évacuation des territoires contrôlés par le groupe État islamique (EI), y sont entassés. Le camp est «extrêmement surpeuplé», selon l’ONU. Selon Moscou, la situation sanitaire à Al-Hol est «des plus critique» et l’absence d’école pour les enfants en fait un potentiel «foyer d’extrémisme».
La Russie intervient militairement en Syrie depuis septembre 2015 en soutien aux forces de Bachar Al-Assad. Son appui a permis au régime de reconquérir de grandes parties du territoire syrien.