Quelque 1500 migrants et réfugiés en Afrique du Sud ont dû quitter leur foyer pour fuir les violences xénophobes qui ont frappé les étrangers dans ce pays au début du mois, a indiqué vendredi l’ONU qui renforce sa présence sur place.
L’Afrique du Sud a été touchée début septembre par une vague de violences xénophobes qui ont fait une douzaine de morts et des dégâts considérables, dont des biens de Nigérians, particulièrement dans les townships et le centre-ville de Johannesburg. «Au moins 1500 ressortissants étrangers, principalement des migrants mais aussi des réfugiés et des demandeurs d’asile, ont été contraints de fuir leur foyer en raison des violences», a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Charlie Yaxley, lors d’un point presse à Genève.
Environ 800 d’entre eux, pour la plupart originaires du Mozambique, du Malawi et du Zimbabwe, ont cherché refuge dans des salles communes dans le township de Katlehong à 35 à l’est de Johannesburg, a-t-il détaillé. «Beaucoup souhaitent rentrer chez eux, disant qu’ils ne se sentent plus en sécurité en Afrique du Sud», a-t-il ajouté. Selon les autorités nigérianes, près de 200 Nigérians sont déjà rentrés la semaine dernière et 300 autres mercredi.
«Au cours des dernières semaines, notre personnel a reçu un nombre croissant d’appels sur nos lignes téléphoniques d’urgence, les gens signalant que leurs maisons et entreprises sont pillées, que des immeubles sont incendiés, que les gangs multiplient leurs activités dans les rues et que les incidents de violence sexuelle ont augmenté», a souligné le porte-parole du HCR. «De nombreux réfugiés ont maintenant trop peur d’aller travailler ou d’exercer leurs activités commerciales quotidiennes, alors même qu’ils n’ont pas d’autres sources de revenus», a-t-il dit. «Très préoccupé», le HCR demande dans un communiqué une «action urgente» face à cette situation et renforce sa présence sur place en coordination avec le gouvernement d’Afrique du Sud et d’autres agences de l’ONU.
L’agence spécialisée de l’ONU va également envoyer une assistance juridique, psychosociale et matérielle supplémentaire, avec articles de secours et abris d’urgence. Des experts en matière de protection de l’enfance et des violences sexuelles arriveront dans les prochains jours. «Le HCR appelle l’Etat à prendre toutes les mesures possibles pour garantir la sécurité et le bien-être des personnes», a souligné le porte-parole dans le communiqué. «Les auteurs d’actes criminels doivent répondre de leurs actes devant les tribunaux», a insisté le HCR.