Le débat sur l’immigration prévu le 30 septembre à l’Assemblée à la demande d’Emmanuel Macron est «une grâce», a estimé vendredi Jean-Marie Le Pen, fondateur et président pendant près de 40 ans du Front national (devenu Rassemblement national).
Cette initiative du chef de l’Etat est «une grâce». «Le président de la République dit qu’il faut regarder la réalité en face. Eh bien nous allons la regarder en effet. Et c’est très très inquiétant», a déclaré dans son journal de bord vidéo diffusé vendredi le cofondateur du FN, qui a légué le parti à sa fille Marine Le Pen en 2011.
«L’ensemble de la collectivité nationale, politique en particulier, a fait le silence sur ce phénomène», selon l’ancien responsable d’extrême droite, qui a été exclu du FN en 2015 après ses propos polémiques sur la Shoah. Il «reconnaît (à Emmanuel Macron) d’avoir dit une chose qui est vraie» à ses yeux, quand le président a affirmé que «les bourgeois ne se rendaient pas compte de l’immigration» alors que «le peuple, lui, qui fréquente le métro, les trains se rend bien compte de la montée considérable de l’immigration, des migrants dans notre population».
Le chef de l’Etat est à l’offensive sur l’immigration, un sujet qu’il ne veut pas laisser à la droite et à l’extrême droite. Lundi il a fixé le cap à sa majorité et au gouvernement: «Nous n’avons pas le droit de ne pas regarder ce sujet en face». Emmanuel Macron a notamment demandé à son camp de «savoir si nous voulons être un parti bourgeois ou pas». En expliquant que les bourgeois n’avaient «pas de problème» avec l’immigration car «ils ne la croisent pas» alors que «les classes populaires vivent avec».
Cependant «c’est aux actes qu’il va falloir juger Emmanuel Macron et non pas seulement à ses discours», a ajouté Jean-Marie Le Pen, qui souhaite «remettre en cause» le droit d’asile pour «le contrôler très sévèrement».