Un brigadier de 45 ans s’est suicidé jeudi en début d’après-midi sur son lieu de travail, au bureau de police de Louvroil (Nord), portant à 50 le nombre de policiers s’étant donné la mort depuis le début de l’année.
«Ce midi, un policier âgé de 45 ans, marié et père de famille, a mis fin à ses jours avec son arme de service», a annoncé un porte-parole de la Direction départementale de la sécurité publique du Nord à l’AFP.
«On est tous sous le choc, les collègues ont été pris en charge par une cellule psychologique. Ceux qui ont travaillé longtemps avec lui en ont gros sur le cœur, on ne s’attendait pas du tout à ça», a réagi un de ses anciens collègues. «Je suis bouleversé, c’est très difficile à vivre».
«On n’a pas encore tous les éléments, il y a une enquête qui est diligenté, mais c’est dramatique, on est consterné», a déclaré Bruno Noël, secrétaire régional du syndicat Alliance. «Ça s’est passé au service, quasiment sous les yeux des collègues, vous imaginez aussi l’état d’esprit des collègues présents lorsque les faits se sont passés».
Depuis le début de l’année, 50 agents ont mis fin à leurs jours selon un décompte de la police nationale, contre 35 en 2018.
Au début du mois, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a annoncé la mise en place d’un nouveau numéro vert (0805 230 405) pour lutter contre le phénomène.
La revalorisation salariale d’un coût total de 250 millions d’euros en 2020 et la réforme des cycles de travail relancée après la signature d’un protocole de décembre 2018 avec les syndicats de gardiens de la paix sont autant de chantiers pour répondre au malaise policier.Une «marche de la colère» doit être organisée le 2 octobre à Paris, à l’appel des syndicats policiers qui, sur fond de vague de suicides, accroissent la pression sur l’exécutif avant les échéances des retraites et de la loi de programmation.