Divisé à cause du Brexit, les principaux opposiants britanniques du Labour entament ce week-end un congrès difficile pour son leader Jeremy Corbyn, pressé par des poids lourds du parti de prendre position pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE, alors que le Brexit approche à grands pas.
Les Travaillistes vont débattre jusqu’à mercredi de thèmes résolument à gauche comme la semaine de quatre jours sans perte de salaire et l’abolition des écoles privées, ou encore la neutralité carbone pour 2030, afin de fixer leur ligne pour les élections législatives qui se profilent. Mais l’enjeu principal reste le Brexit, sur lequel 1 200 délégués du parti vont voter lundi.
Entre le Premier ministre Boris Johnson, conservateur qui pense réaliser à tout prix le Brexit au 31 octobre, et le parti Libéral démocrate (centriste) qui veut rester purement et simplement dans l’UE sans référendum, la ligne du parti travailliste apparaît peu lisible.
Dans une tribune publiée cette semaine par le Guardian, Jeremy Corbyn affirme que si le Labour arrive au pouvoir, il organisera un référendum avec d’un côté la proposition d’une « offre crédible » pour sortir de l’Union européenne, avec un accord qui inclurait notamment une « nouvelle union douanière » avec l’UE et des garanties sur les droits sociaux et l’environnement, et de l’autre le « maintien ».
« Le peuple britannique prendra la décision finale », se borne à dire Jeremy Corbyn, à la tête du Labour depuis 2015. Eurosceptique, bien plus à gauche que ses prédécesseurs, le leader de 70 ans avait défendu sans grande ardeur le « maintien », pendant la campagne du référendum de juin 2016 où les électeurs ont voté à 52% pour le Brexit.
Des dirigeants du Labour, dont son numéro deux Tom Watson, militent ardemment pour que le parti prenne position pour le maintien dans l’Union européenne.
Tom Watson a appelé récemment le Labour à soutenir « sans ambiguïté » le maintien dans l’UE lors d’un nouveau référendum qu’il souhaite voir se tenir avant même des élections générales, rendues probables par la crise politique dans laquelle le Brexit a plongé le pays.
Dans le viseur de certains « corbynistes », Tom Watson a échappé de peu à une tentative d’éviction. « Elle n’a pas eu lieu, je suis intervenu », a déclaré Jeremy Corbyn sur la BBC.
Encore sceptique il y a un an sur un deuxième référendum, le chargé du Brexit au sein du Labour, Keir Starmer, a déclaré samedi qu’il ferait « campagne pour le maintien ».