Les dirigeants mondiaux sous pression de la jeunesse

Une soixantaine de dirigeants mondiaux se retrouvent ce lundi à l’ONU pour un sommet sur «l’urgence climatique» censé revigorer l’accord de Paris.

Trois jours après que des millions de jeunes ont manifesté sur cinq continents pour le climat, et quatre jours avant une nouvelle grève mondiale de l’école, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, espère que des dizaines de leaders annonceront lors de ce sommet sur «l’urgence climatique» une révision à la hausse de leurs plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Moins de la moitié des 136 chefs d’États et de gouvernements qui viennent cette semaine à New York pour l’Assemblée générale annuelle de l’ONU ont demandé à participer.

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Symbole controversée d’une jeunesse révoltée, la Suédoise Greta Thunberg, 16 ans, a été invitée à prononcer devant les dirigeants un discours. À la tribune, les États-Unis seront les grands absents ; Donald Trump sera dans les murs mais s’exprimera à un événement sur la liberté de religion. Le Brésil et l’Australie, dont le premier ministre conservateur était à la Maison-Blanche la semaine dernière, non plus, faute de choses à annoncer. Deux pays grands consommateurs de charbon, la Chine et l’Inde, seront en revanche présents. Chaque représentant disposera de trois minutes de parole.

Un nombre important d’États devraient annoncer leur intention d’être neutres en carbone d’ici 2050, selon Antonio Guterres, c’est-à-dire qu’ils réduiront grandement leurs émissions et compenseront le reliquat, par exemple en replantant des arbres, qui absorbent le carbone de l’air.

Ce but de «neutralité carbone», considéré si radical en 2015 qu’il avait été exclu du texte de l’accord de Paris, est devenu un point de ralliement pour de plus en plus d’États (Royaume-Uni, France… Union européenne…) et de multinationales, rendu plus pressant par les canicules de l’été dernier, les cyclones et les images de glaciers fondant presque à vue d’oeil. Les cinq années passées devraient constituer la période la plus chaude jamais enregistrée, selon un rapport publié dimanche par l’ONU. La Terre est en moyenne plus chaude d’1°C qu’au XIXe siècle, et le rythme va s’accélérer.

Mais les promesses de lundi n’auront pas de valeur légale. Le sommet n’est qu’un «tremplin» vers la réunion COP26 de Glasgow fin 2020, quand les pays sont censés soumettre à l’ONU des engagements révisés à la hausse de lutte contre le changement climatique. Selon l’ONU, 75 des 195 pays signataires de l’accord de Paris ont déjà dit leur intention de le faire. Les États-Unis de Donald Trump n’en font pas partie.

Dans l’actualité plus brûlante, l’Amazonie sera le sujet d’une réunion organisée par le Chili, la Colombie et la France juste avant le sommet climat lundi matin à 08h (10h, heure française), avec le lancement prévu d’une initiative pour la protection des forêts tropicales. Le sujet est sensible après que le président brésilien Jair Bolsonaro, en conflit ouvert avec Emmanuel Macron, a dénoncé une remise en cause de la souveraineté du Brésil, qui contient la majorité de la forêt amazonienne.

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