L’industrie automobile européenne a mis lundi 23 septembre en garde contre les effets catastrophiques d’un Brexit sans accord, estimant qu’un «no deal» ferait l’effet d’un «séisme» sur la fabrication de voitures en Europe.
«Le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne sans accord déclencherait un séisme pour les conditions commerciales, avec des milliards d’euros de taxes risquant d’affecter le choix des consommateurs des deux côtés de la Manche», estiment l’Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA), celle des sous-traitants (CLEPA) et 21 associations nationales dans un communiqué conjoint.
«Le Brexit n’est pas seulement un problème britannique, nous sommes tous concernés dans l’industrie automobile européenne, et même au-delà», a déclaré Christian Peugeot, président du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), cité dans le communiqué.
Un Brexit chaotique porterait un coup «sévère» aux chaînes d’approvisionnement à flux tendus qui s’étendent au-delà des frontières internationales, ont averti les associations.
«Les industries automobiles de l’UE et du Royaume-Uni ont besoin d’un commerce sans heurts et seraient gravement pénalisées par des taxes et charges administratives pesant sur les pièces détachées et les véhicules», a estimé Bernhard Mattes, président de l’association de l’industrie automobile allemande (VDA).«Par conséquent, le Royaume-Uni et l’Union européenne devraient prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter un Brexit sans accord», a-t-il plaidé.
Les associations de constructeurs européens évaluent le surcoût lié aux droits de douane supplémentaires en cas de Brexit désordonné à quelque 5,7 milliards d’euros.
Des géants de l’automobile comme l’allemand BMW, le français PSA et le japonais Nissan possèdent actuellement des usines en Grande-Bretagne, dont l’avenir semble compromis en cas d’un «no deal», indique l’AFP.