La conversation de Zelensky avec Trump a attiré des foudres de critiques

La transcription de la conversation téléphonique entre Donald Trump et le président ukrainien a provoqué de vives réactions en Ukraine où certains la qualifiaient de «honte» pour Kiev jugé trop docile devant Washington.

«Trump a montré Zelensky sous un jour très désavantageux», a estimé sur Facebook le député d’opposition prooccidentale Volodymyr Ariev, proche de l’ex-président Petro Porochenko, à couteaux tirés avec le pouvoir actuel.

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Pour lui, le dirigeant ukrainien a de facto «promis» à son interlocuteur une enquête sur son rival politique Joe Biden, s’ingérant dans les activités de la justice et risquant de ruiner le soutien «bipartite» apporté à Kiev par les démocrates et les républicains.

«Sacrée honte»

Certains internautes, à l’instar de l’autre député pro-Porochenko Mykola Kniajytsky, estimaient même que le président ukrainien méritait «la destitution», notamment pour son ambition affichée de contrôler le procureur général.

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«Sacrée honte», a réagi sur Facebook la journaliste chevronnée Nastia Stanko. «Tristesse», lui fait écho Sonia Kochkina, rédactrice en chef du site d’information lb.ua. Trump «se comporte comme si tout lui était permis. L’autre acquiesce» sans objection, chose «inacceptable» pour un chef d’Etat.

Pour Evguen Magda, directeur de l’Institut de la politique mondiale à Kiev, la transcription montre que le président Zelensky «n’a pas la moindre idée de l’art de négocier ni du droit international». «C’est un désastre!», estime Rostyslav Palvenko, un autre député du parti de Petro Porochenko s’alarmant de la promesse de Zelenski à Trump de nommer un procureur général qu’il contrôlerait «à 100 %».

«Comment va-t-on discuter avec la France et Allemagne après ça?»

Rien de tel chez Markian Loubkivsky, un ancien ambassadeur devenu un conseiller de l’ex-première ministre Ioulia Timochenko. «Il n’y a eu rien de criminel. Le président Zelensky s’est comporté de façon correcte», estime-t-il.

«Comment va-t-on discuter avec la France et Allemagne après ça?», s’interroge pour sa part l’ex-député pro-occidentale Viktoria Voïtsytska en référence à la partie de l’entretien où Trump accuse les Européens et en particulier l’Allemagne de ne pas faire grand-chose pour l’Ukraine et son interlocuteur se dit d’accord «à 1000%».

«Oui, vous avez absolument raison», s’est empressé de répondre Zelensky, un novice en politique élu en avril à la tête d’un pays très dépendant de l’aide occidentale.

«J’ai parlé à Angela Merkel» et au président français Emmanuel Macron «et je leur ai dit qu’ils n’en faisaient pas autant qu’ils devraient», notamment concernant les sanctions occidentales contre la Russie pour l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée et son soutien des séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine, a-t-il ajouté. «Ils n’œuvrent pas autant qu’ils le devraient pour l’Ukraine».

Le contenu de l’appel datant de juillet entre Trump et Zelensky, qui a provoqué l’annonce par les démocrates du lancement d’une procédure de destitution contre le président américain, a été publié mercredi par la Maison-Blanche, quelques heures avant la première rencontre bilatérale des deux dirigeants à New York.