Ankara ne pense pas refuser des carburants iraniens

Malgré les sanctions américaines, le président turc a annoncé le souhait de son pays de continuer à acheter du gaz naturel et du pétrole à ce pays voisin, écrit aujourd »hui Le Point.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan veut que son pays continue à acheter du pétrole et du gaz naturel iranien en dépit de l’embargo américain, a-t-il déclaré à des médias turcs qui publient ses propos vendredi. Le président américain Donald Trump a rétabli depuis 2018, puis considérablement durci, les sanctions américaines contre l’Iran qui avaient été levées dans le cadre de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, dénoncé depuis par Washington.

« C’est impossible pour nous d’annuler nos relations avec l’Iran en ce qui concerne le pétrole et le gaz naturel. Nous allons poursuivre nos achats de gaz naturel de ce pays », a déclaré Recep Tayyip Erdogan à des journalistes turcs avant de quitter New York où il venait d’assister à l’Assemblée générale de l’ONU.

En dépit de ce souhait, Recep Tayyip Erdogan a admis que la Turquie avait du mal à acheter du pétrole iranien depuis que le secteur privé « s’est retiré en raison des menaces américaines », selon la chaîne turque NTV.

« Mais sur cette question particulièrement et sur beaucoup d’autres questions, nous allons continuer à avoir des relations avec l’Iran », a-t-il dit, ajoutant qu’Ankara allait chercher à accroître ses échanges commerciaux avec Téhéran. Recep Tayyip Erdogan avait précédemment critiqué les sanctions contre l’Iran, estimant qu’elles ne servaient à rien.

Par ailleurs, mercredi, dans un entretien télévisé à la chaîne Fox News, Recep Tayyip Erdogan a appelé à la prudence dans les accusations portées contre l’Iran à propos des attaques contre les infrastructures pétrolières en Arabie saoudite. «  Je ne pense pas qu’accuser l’Iran soit la bonne chose à faire », a déclaré le chef de l’État turc. Les attaques menées le 14 septembre contre les installations du géant pétrolier saoudien Aramco à Abqaiq et à Khurais ont dans un premier temps divisé par deux la production de brut du royaume, alarmant les marchés mondiaux de l’énergie et accroissant les tensions régionales.