Le «gilet jaune» qui a incendié la Porsche du chef-cuisinier Etchebest remis en liberté

Un militant de gauche radicale arrêté en février lors de l’acte 13 des «gilets jaunes» pour des violences et des incendies de véhicules, dont la Porsche du chef-cuisinier Christian Etchebest à Paris, a été remis en liberté mardi après sept mois de détention, a appris l’AFP vendredi de sources concordantes.

 

Thomas P. avait été arrêté le samedi 9 février après quatre heures de filature dans Paris. Il est également soupçonné d’avoir incendié un véhicule de la mission antiterroriste Sentinelle et d’avoir pris part à l’attaque d’un fourgon pénitentiaire près des Champs-Elysées. Il avait été incarcéré sous mandat de dépôt criminel le 12 février après sa mise en examen pour des «dégradations de bien» aggravées et des «violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique».

Originaire de la région bordelaise, cet homme de 26 ans était alors fiché S (Sûreté de l’Etat) pour son appartenance à «la mouvance anarcho-libertaire», selon le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner Dans une lettre adressée en mai aux médias depuis sa prison de Fleury-Mérogis, Thomas P. avait revendiqué une partie des faits, dont l’incendie de la voiture du médiatique chef-cuisinier, au nom d’un «usage juste de la violence» en réponse à la «violence légale» de la police.

«Comme tous ceux qui manifestaient ce 9 février, j’ai appris qu’une nouvelle fois, un homme venait de se faire arracher la main par une grenade. Et puis je n’ai plus rien vu, à cause des gaz. Tous, nous suffoquions. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de ne plus être une victime et de me battre. J’en suis fier. Fier d’avoir relevé la tête, fier de ne pas avoir cédé à la peur», écrivait-il. Après plus de sept mois de détention, les juges d’instruction ont accepté le 20 septembre sa demande de mise en liberté, selon une source judiciaire et ses avocats. Il a été effectivement libéré mardi et est désormais placé sous contrôle judiciaire, après le rejet de deux recours du ministère public, ont-ils précisé.

«Malgré l’opposition résolue du parquet, ce se sont pas moins de six juges successifs qui ont finalement décidé de le remettre en liberté», a réagi auprès de l’AFP Me Martin Mechin, son avocat avec Me Aïnoha Pascual. Lors de l’acte 13, du mobilier urbain et des distributeurs de banque avaient été vandalisés sur le parcours du cortège et une dizaine de voitures incendiées, principalement de luxe. Devant l’Assemblée nationale, un manifestant d’une trentaine d’années avait eu la main arrachée en voulant se saisir d’une grenade de désencerclement au sol.