Le signe «ok», largement utilisé et ce notamment par les plongeurs pour dire que tout va bien, a été classé parmi les gestes haineux par une ONG juive des États-Unis.
Le geste «ok», ce rond fait avec le pouce et l’index alors que les autres doigts sont relevés, a été reconnu comme un symbole de haine aux États-Unis.
L’Anti-Defamation League (ADL), une organisation non gouvernementale juive de défense des droits civils, a ajouté 36 symboles à sa base de données «Haine» («Hate on Display»), y compris le geste «ok», en indiquant que, sur certains sites Internet, il était désormais lié à la suprématie blanche et à l’extrême droite, a annoncé la National Public Radio (NPR).Oren Segal, directeur du Centre sur l’extrémisme de l’ADL, a déclaré à NPR que depuis des années, sur certains sites, le signe «ok» était utilisé dans des mèmes et sur des images faisant la promotion de la haine. Compte tenu du nombre de suprémacistes blancs qui l’ont adopté, il pouvait être porteur d’un message infâme, selon le responsable.
«Le contexte est toujours la clé», a déclaré M. Segal. «Je pense qu’il est important que les gens comprennent qu’il peut être utilisé, et est utilisé, pour exprimer la haine également.»
L’exemple de Marine Le Pen
L’ADL a créé sa base de données «Hate on Display» en 2000 afin d’aider notamment les forces de l’ordre et les enseignants à déceler les groupes d’extrémistes et leurs symboles, dans l’espoir de détecter d’éventuels signes d’antisémitisme. La base en contient déjà 214.
Jonathan Greenblatt, PDG de l’ADL, a déclaré dans un communiqué que les symboles, les gestes et autres images anciennes acquièrent rapidement de nouvelles significations haineuses pouvant rester obscures pour le grand public. «Nous pensons que les forces de l’ordre et le public doivent être pleinement informés de la signification de ces images, qui peuvent servir de premier signal d’alarme pour la présence d’ennemis dans une communauté ou une école», a-t-il déclaré.En visite en Estonie le 14 mai, Marine Le Pen est justement tombée dans ce piège en ayant fait un selfie avec un militant suprémaciste du parti populaire conservateur d’Estonie (EKRE). Elle y faisait le signe «ok», la dirigeante du RN expliquant ensuite ignorer sa double signification.