«Nous vivons l’événement comme un reflet de l’état des écoles de notre secteur et comme un dramatique cri d’alerte sur les conditions de travail des directeurs d’école», écrivent-ils dans une lettre.
Les parents d’élèves d’une école maternelle de Pantin (Seine-Saint-Denis), dont la directrice s’est donné la mort ont adressé vendredi 27 septembre une lettre au ministre de l’Education nationale pour l’interpeller sur «un dramatique cri d’alerte».
Six jours après la découverte du corps de Christine Renon dans le hall de la maternelle Méhul et des nombreuses lettres qu’elle avait pris soin d’envoyer avant sa mort où elle mettait en cause l’Education nationale, les parents d’élèves ont envoyé ce courrier, également adressé au recteur, ainsi qu’à l’inspecteur d’académie et de la circonscription.
«Le geste de Christine Renon est porteur de messages clairs ; nous vous demandons de les entendre et d’en prendre acte, et nous attendons un engagement fort en faveur des écoles de Pantin, des écoles de Seine-Saint-Denis, des écoles des zones sensibles», écrivent-ils dans cette lettre que l’AFP a pu consulter. «En dehors de l’émotion, nous vivons l’événement qui secoue notre école aujourd’hui comme un tragique reflet de l’état des écoles de notre secteur et comme un dramatique cri d’alerte sur les conditions de travail des directeurs d’école», poursuivent-ils.
Comme dans le courrier adressé par la défunte à plusieurs directeurs d’école de Pantin, les parents d’élèves pointent du doigt l’«instabilité d’un interlocuteur essentiel, l’inspecteur de l’Education nationale», un nouveau «en poste à chaque début d’année scolaire». Ils évoquent aussi des problèmes liés aux rythmes scolaires,«une grande instabilité dans les équipes d’animation, des changements de personnel très fréquents, en sous-effectif régulier, souvent peu formé».
Se déclarant «bien décidés à poursuivre les combats de Christine Renon», ils interrogent le ministre : «Quelles solutions pouvez-vous apporter ?», «quelles suites pouvons-nous attendre et dans quels délais ?», «comment les enseignants de l’équipe seront-ils accompagnés et soutenus dans la durée ?».
«Samedi, je me suis réveillée épouvantablement fatiguée»: c’est par ces mots que commence la longue lettre envoyée à son inspection par cette enseignante de 58 ans qui exerçait dans le 93 depuis 30 ans.
L’école, qui compte onze classes et accueille 300 enfants, a été fermée lundi. Elle a rouvert mardi avec des modalités d’accueil particulières. Jeudi, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées dans la cour de l’école Méhul pour rendre hommage à Christine Renon. Quelques heures auparavant, Jean-Michel Blanquer s’était rendu sur les lieux pour rencontrer les personnels de l’école.