Le quotidien Der Spiegel a accusé le dirigeant ukrainien d’avoir insulté la chancelière allemande pendant sa conversation téléphonique avec Donald Trump en juillet.
En se déclarant d’accord avec les propos de Donald Trump, qui avait accusé Angela Merkel de ne pas faire grand-chose pour Kiev, le Président ukrainien Vladimir Zelensky a insulté la chancelière allemande, lit-on dans le quotidien Der Spiegel.
Une tribune signée par trois auteurs du journal attire l’attention sur les déclarations du leader américain qui avait estimé, lors d’un entretien téléphonique avec M.Zelensky en juillet dernier, que l’Allemagne évoquait sans cesse le problème ukrainien mais «ne faisait presque rien». «Vous avez absolument raison, pas seulement à 100%, mais même à 1.000%», a réagi son interlocuteur.La publication de l’entretien en question a provoqué le mécontentement de Berlin, indique Der Spiegel. Le chef du groupe parlementaire SPD [Parti social-démocrate, ndlr] Rolf Mützenich a ainsi rappelé que la chancelière Merkel et le ministre allemand des Affaires étrangères de l’époque Frank-Walter Steinmeier avaient «mis tout en œuvre pour que la région ne se transforme pas en un foyer de conflit».
Désormais, l’ambassadeur ukrainien à Berlin aura à «ramasser les éclats», estiment les auteurs de la tribune.
Affaire ukrainienne aux États-Unis
L’intégralité de la conversation a été publiée après les rapports selon lesquels le locataire de la Maison-Blanche avait demandé à son homologue ukrainien de promouvoir une enquête visant son probable rival à la présidentielle 2020 Joe Biden et son fils Hunter, lié à une entreprise gazière ukrainienne.
L’affaire a valu au Président états-unien, accusé d’avoir violé le serment présidentiel en demandant une aide étrangère pour remporter un second mandat, d’être menacé par une procédure de destitution au Congrès.
Plus tôt dans la semaine, l’émissaire américain pour l’Ukraine Kurt Volker a démissionné après avoir été convoqué par le Congrès dans le cadre de l’enquête en vue d’une procédure de destitution contre Donald Trump.