Deux attaques au véhicule piégé ont été menées lundi 30 septembre contre une base abritant des soldats américains, à environ 100 km au nord-ouest de Mogadiscio, et contre un convoi militaire de l’Union européenne, dans la capitale, d’après divers témoins.
«Deux fortes explosions ont eu lieu, la première plus forte que l’autre. Il y a eu de lourds échanges de coups de feu après les explosions, mais n’avons pas de détails sur ce qui se passe», a déclaré Mohamed Adan, un notable local. Plusieurs autres témoins ont confirmé cette attaque, sans pouvoir fournir non plus de détails. Les militants islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda, en ont revendiqué la responsabilité. «Tôt ce matin, une unité d’élite de la brigade des martyrs shebab a mené un raid audacieux contre l’aéroport militaire américain de Baledogle (…). Après avoir franchi le périmètre de sécurité de cette base fortement sécurisée, les moujahidines ont pris d’assaut le complexe militaire et combattu férocement les croisés», ont indiqué les shebab dans un communiqué.
A Mogadiscio, un véhicule piégé a heurté un convoi transportant des conseillers militaires italiens de la Mission de formation de l’Union européenne en Somalie (EUTM-S), chargés d’entraîner l’armée somalienne. «Une voiture piégée a visé des conseillers militaires de l’UE (…). Un véhicule bourré d’explosifs a été projeté sur le convoi de véhicules et il y a des victimes», a déclaré Omar Abikar, un responsable sécuritaire. L’EUTM-S a confirmé dans un communiqué qu’un de ses convois, qui revenait d’une «activité» à Villa Gashandigha, où sont installés le ministère de la Défense et les quartiers-généraux de l’armée somalienne, «a été touché aujourd’hui à Mogadiscio». «Aucun soldat de l’EUTM-S n’a été touché dans l’explosion», a-t-elle indiqué, précisant toutefois que «deux véhicules ont été endommagés». Selon Mohamud Hassan, un témoin, l’armée a bouclé la zone après l’attentat, et des ambulances militaires sont arrivées sur place.
Chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils. Ils ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 20.000 hommes de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom).