Le polémiste Éric Zemmour se retrouve au cœur des critiques pour un discours perçu comme islamophobe et violent à la Convention de la droite. La chaîne LCI, qui a diffusé sa parole en direct et en intégralité, est également prise pour cible. Après une vive résonance publique, le média a concédé que cette diffusion avait été une maladresse.
Ce samedi 28 septembre, les téléspectateurs de LCI ont pu assister à une véritable diatribe du polémiste Éric Zemmour contre les immigrés «colonisateurs» et «l’islamisation de la rue», lors de la Convention de la droite. «Tous nos problèmes aggravés par l’immigration sont aggravés par l’islam», a estimé M.Zemmour, récemment condamné pour provocation à la haine religieuse.
«Les discours nauséabonds»
De nombreuses personnalités publiques, internautes et journalistes ont protesté contre cette «tribune» offerte par la chaîne à ce qu’ils ont vu comme un «discours de haine». Dans la foulée, plusieurs téléspectateurs ont annoncé sur les réseaux sociaux avoir saisir le CSA.
À l’unisson avec plusieurs de ses ministres, Édouard Philippe a condamné, dimanche 29 septembre, «les discours nauséabonds» du polémiste. «Cette prétendue convention a donné lieu à des discours que je trouve nauséabonds et profondément contraires à l’idée que nous nous faisons de la France et de la République», a-t-il souligné.
Autre condamnation, celle du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui a dénoncé un «discours de haine, de rejet, de repli sur soi».L’association SOS Racisme s’est également indignée dans un communiqué des propos tenus lors de cette «convention de la droite», qui a été «le grand défouloir des haines racistes et réactionnaires».
Au sein même de la rédaction de la chaîne, la diffusion sans interruption du discours a fait réagir et suscité l’embarras. «Zemmour, ils se disent que ça va marcher… Et, là, gros malaise, le discours était incroyablement hardcore», a confié au Monde un journaliste anonyme de la chaîne.
Mea culpa à demi-mot
Suite à cette polémique, LCI a reconnu de son côté une «erreur d’appréciation». «La diffusion du discours dans l’état n’était pas le format approprié pour notre chaîne», a indiqué la direction de la chaîne du groupe TF1 dans un communiqué. «Il y a bien eu contradiction et déconstruction des propos d’Éric Zemmour, mais c’était après-coup».
La Société des journalistes du média s’est désolidarisée de son côté de la décision de la direction de diffuser en direct et en intégralité le discours et a demandé des explications. Elle doit rencontrer la direction, mardi 1er octobre au matin, pour obtenir de plus amples explications sur ce choix éditorial.