En Israël, journée cruciale pour l’avenir politique de Benjamin Netanyahu

Journée cruciale pour Benjamin Netanyahu, alors qu’Israël est plongé dans l’impasse politique depuis les élections législatives du 17 septembre (qui n’a pas désigné de vainqueur).

Le Premier ministre israélien, qui cherche à rester en poste, va devoir faire face, mercredi 2 octobre, à une audition attendue de longue date.

Les avocats du Premier ministre doivent rencontrer le procureur général Avichaï Mandelblit qui doit décider, possiblement dans les prochaines semaines, s’il inculpe ou non l’actuel Premier ministre pour « corruption », « fraude » et « abus de confiance » dans trois affaires.

Celui-ci, clamant son innocence et dénonçant sans relâche une « chasse aux sorcières », avait demandé que l’audition, qui devrait s’étendre sur plusieurs jours, soit retransmise en direct afin que « le public entende tout », affirmant qu' »il n’avait rien à cacher ».

Demande aussitôt rejetée par le procurer général, qui estime que l’audition est « destinée à convaincre les instances juridiques » et non à « convaincre le public ». Le Premier ministre ne devrait d’ailleurs pas être présent à l’audition.

Rencontre annumée entre Netanyahu et Gantz

Deuxième enjeu de taille ce mercredi, les négociateurs du Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu et du parti centriste Kahol Lavan (« Bleu-blanc ») de son rival Benny Gantz avaient prévu de se rencontrer dans l’espoir de former un gouvernement d’union. Ces pourparlers devaient être suivis d’un tête-à-tête entre les deux rivaux.

Mais la veille du rendez-vous, après deux jours de pause nationale en raison du nouvel an juif, le parti de Benny Gantz a annulé les rencontres de mercredi, estimant que les « conditions préalables » essentielles au dialogue n’avaient pas été réunies. Elles pourraient l’être cette semaine ou la suivante, a toutefois souligné le parti.

Le parti Bleu-blanc estime notamment que Benjamin Netanyahu ne peut diriger un gouvernement tant que ses affaires avec la justice ne sont pas réglées et qu’il ne peut représenter l’ensemble des partis de droite et religieux dans les pourparlers, mais seulement le Likoud.

« Le Likoud est stupéfait de la décision de Kahol Lavan de faire voler en éclats les négociations et d’annuler les rencontres (…) », a aussitôt réagi le parti du Premier ministre, accusant des membres de Bleu-blanc de refuser une alternance entre Benjamin Netanyahu et Benny Gantz dans un gouvernement d’union.

Bras de fer pour le fauteuil de Premier ministre

Après les législatives du 17 septembre, aucun des deux grands partis n’était parvenu à obtenir la majorité au Parlement, même via leurs alliés respectifs, contraignant ainsi le président Reuven Rivlin à les départager, mandatant Benjamin Netanyahu pour tenter de former le prochain gouvernement.

Un accord entre les deux partis permettrait de dépasser le seuil requis pour la majorité. Mais les discussions butent sur la question de savoir qui, de Benjamin Netanyahu ou Benny Gantz, serait le premier à diriger un gouvernement d’union.

Benjamin Netanyahu veut, non seulement, être le premier sur la chaise de Premier ministre, mais souhaite s’assurer d’un compromis lui permettant de se retirer provisoirement en gardant son titre s’il était inculpé par la justice. Benny Gantz serait alors Premier ministre par intérim, ce qu’il refuse.

Mais si l’actuel Premier ministre ne parvient pas à former le gouvernement, il devra alors retourner son « mandat » au président qui, lui, pourra alors le confier à Benny Gantz. Toutefois, à ce stade, rien n’indique que l’ancien général parviendra à rallier le Likoud de Benjamin Netanyahu ou à coopter ses alliés.

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