Après avoir défrayé la chronique pendant plusieurs mois, la femme qui se présentait comme la fille de l’ex-Président algérien Abdelaziz Bouteflika a été condamnée, avec ses deux filles, à 18 mois de prison ferme par un tribunal algérois.
Elle se faisait appeler «Madame Maya» et se faisait passer pour la fille de l’ex-Président algérien déchu Abdelaziz Bouteflika. Cette femme et ses deux filles, interpellées en juillet, ont été condamnées à 18 mois de prison ferme par le tribunal de Chéraga, dans la banlieue d’Alger, pour faux et usage de faux. Sa chute aurait pu passer pour un fait divers si elle n’avait pas entraîné dans son sillage de très hauts responsables de l’État, y compris du cercle rapproché de Bouteflika. En effet, les informations divulguées par la presse locale font état «d’une vraie femme d’influence».
Le quotidien francophone El Watan rapporte que «Madame Maya» bénéficiait d’une escorte policière et «avait ses entrées au plus haut niveau de la présidence de la République». Elle disposait également d’une maison «à la résidence d’État de Moretti» qui servait de «lieu de rencontre et d’affaires pour de nombreux responsables de l’État».
Elle «connaissait tous les walis [préfets, ndlr], les ministres et les chefs de nombreuses institutions de la République, mais aussi le secrétaire particulier du Président déchu, qui lui permettaient de régler ses affaires et celles de ses amis et proches qui la sollicitaient en contrepartie de services rendus ou d’argent», révèle le média.
L’enquête menée par les services de sécurité algériens après son arrestation a permis la comparution devant la Cour suprême d’Abdelghani Zaalane, ex-ministre des travaux publics et directeur de campagne de Bouteflika qui briguait alors un 5e mandat, de Mohamed Ghazi, ancien ministre du Travail, et enfin du général Abdelghani Hamel, ex-directeur général de la Sureté nationale. Ces trois responsables sont actuellement incarcérés à la prison d’El Harrach, à Alger.Des enquêtes judiciaires impliquant les deux anciens ministres et une douzaine d’autres accusés sont toujours en cours, pour des chefs d’accusation de transferts illicites de fond, abus de fonction et trafic d’influence.
En juillet, lors de la perquisition menée au domicile de «Madame Maya», les services de sécurité ont mis la main sur une somme importante d’argent: 120 millions de dinars (environ 910.000 euros), 270.000 euros et 30.000 dollars. Ceci s’ajoute aux 17 kilogrammes de bijoux en or et aux faux passeports, le tout caché dans un mur.