Le commissaire européen aux Questions migratoires Dimitris Avramopoulos a souligné jeudi à Ankara «le besoin urgent» de mettre fin aux départs de Turquie de migrants illégaux, au moment où la Grèce est confrontée à sa plus grande vague migratoire depuis 2016.
«Les arrivées irrégulières en Grèce se sont accrues au cours des dernières semaines et des derniers mois», a déclaré Dimitris Avramopoulos lors d’une conférence de presse aux côtés des ministres de l’Intérieur allemand Horst Seehofer et turc Süleyman Soylu. «Il y a un besoin urgent de renforcer la prévention et la détection des départs irréguliers de Turquie», a-t-il ajouté.
En septembre, 10 258 migrants ont débarqué sur les îles grecques depuis les rives turques voisines, en majorité des familles afghanes et syriennes, selon le dernier décompte du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies Ce chiffre représente le plus grand nombre d’arrivées en Grèce en un mois depuis l’accord conclu en 2016 entre la Turquie et l’Union pour faire baisser le nombre d’arrivées, selon le HCR.
Süleyman Soylu a appelé l’UE à partager le fardeau de l’afflux migratoire d’autant plus qu’Ankara redoute une nouvelle vague d’arrivées en provenance de la province syrienne d’Idlib, située près de la frontière. La Turquie, qui abrite quelque 3,6 millions de réfugiés syriens, a «rempli ses engagements» conformément à l’accord de 2016 avec l’UE, a ajouté le ministre. «Nous attendons de l’Europe qu’elle soit dans le même état d’esprit».
Dimitris Avramopoulos a assuré qu’il appréciait les efforts déployés par Ankara, d’autant plus que «la pression migratoire sur la Turquie continue». «Notre visite conjointe est une preuve de notre coopération avec la Turquie, ensemble, en tant que partenaires, dans la gestion des migrations», a-t-il assuré. Horst Seehofer a lui aussi souligné que l’UE était prête à aider la Turquie.
Dimitris Avramopoulos et Seehofer doivent se rendre en Grèce vendredi. En septembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé d’«ouvrir les portes» pour permettre aux réfugiés syriens de quitter la Turquie à destination de pays européens si le projet d’établir avec les Etats-Unis une zone de sécurité dans le nord de la Syrie où pourraient retourner les migrants échouait.