Les négociations avec General Motors « sont en train de mal tourner », a déclaré dimanche le syndicat des dizaines de milliers de salariés du groupe en grève depuis plus de deux semaines pour réclamer de meilleurs salaires et avantages sociaux.
« Après avoir fait des progrès sur des sujets importants il y a deux jours, l’entreprise a montré sa réticence à rémunérer à sa hauteur le travail accompli des employés », a écrit Terry Dittes, vice-président du syndicat UAW pour General Motors. GM a fait savoir vendredi qu’il acceptait de maintenir la couverture santé des salariés pendant tout le mouvement de grève, le premier d’une telle ampleur depuis 2007. Un geste qui suggérait qu’un accord était en passe d’être trouvé ce week-end, même si les négociations achoppaient sur les salaires et la pérennisation de l’emploi pour les nouvelles recrues, d’après des sources proches du dossier.
Mais selon les syndicats, dimanche matin le constructeur aux quatre marques – Chevrolet, Buick, Cadillac et GMC – n’a « pas répondu » à la proposition « très détaillée » qu’ils lui avaient soumise vendredi soir. Le groupe « est revenu à sa proposition antérieure, très peu modifiée », et déjà rejetée auparavant par les syndicats, précise Terry Dittes. Près de 50.000 salariés du constructeur sont en grève depuis le 16 septembre. La production du groupe est à l’arrêt aux Etats-Unis, ce qui affecte aussi des usines canadiennes. GM a ainsi mis au chômage technique des usines au Canada. En plus de hausses de salaire et de meilleurs avantages sociaux, l’UAW réclame l’amélioration de la situation des salariés embauchés après le sauvetage historique de GM de la faillite en 2009 par l’administration Obama. L’organisation voudrait aussi que le géant de Detroit réactive quatre usines mises à l’arrêt en novembre 2018, dont une dans l’Etat industriel de l’Ohio, affecté par les délocalisations. GM affirme pour sa part avoir offert plus de 7 milliards de dollars de nouveaux investissements dans des usines américaines, proposé de créer 5 400 emplois supplémentaires et d’augmenter les salaires.
D’après des experts, cette grève historique risque de coûter jusqu’à 100 millions de dollars par jour au groupe.