Le président iranien Hassan Rohani a appelé mercredi la Turquie à repenser sa décision de lancer une offensive sur le nord de la Syrie, lors d’un conseil des ministres à Téhéran.
Il a affirmé comprendre l’inquiétude d’Ankara à propos de la sécurité à sa frontière sud mais la Turquie doit faire attention à ne pas s’engager sur la mauvaise voie, a-t-il mis en garde.
Seule l’armée syrienne peut garantir la sécurité à la frontière turco-syrienne, selon le président iranien. C’est pourquoi toutes les parties prenantes doivent soutenir la Défense syrienne afin que celle-ci mène à bien cette tâche, a-t-il poursuivi. L’Iran est un important allié du président syrien Bachar al-Assad dans la guerre civile qui ravage ce pays de près de 20 millions d’habitants depuis 2011. La Turquie soutient pour sa part les rebelles. Avec les États-Unis, elle a convenu de l’instauration d’une zone tampon entre la frontière turque et les zones du nord-est de la Syrie contrôlées par des forces kurdes, qualifiées de « terroristes » par Ankara. Une offensive militaire turque en Syrie ne fait qu’ajouter un problème au problème, a plaidé Téhéran.
« Ce dont la Syrie a besoin dans l’immédiat, c’est de stabilité et de sécurité, ce qui facilitera aussi le retour au pays des réfugiés syriens », a pointé Hassan Rohani. Le gouvernement syrien s’est quant à lui montré décidé à contrer l’offensive d’Ankara. Le ministère des Affaires étrangères à Damas a dénoncé une violation flagrante de la souveraineté du pays. Il estime que « l’attitude belliqueuse du régime d’Erdogan » révèle les visées expansionnistes de la Turquie. La répression de manifestations pro-démocratie a déclenché la guerre civile en Syrie, conflit sanglant qui a provoqué plus de 370.000 morts et s’est depuis internationalisé.