Le président Emmanuel Macron, « très préoccupé »par la perspective d’une offensive imminente de la Turquie dans le nord de laSyrie, a rencontré lundi la responsable kurde Ilham Ahmed, a indiqué mercredi l’Elysée.
« L’idée est de montrer que la France est au côté des Forces démocratiques syriennes, parce que ce sont des partenaires clés dans la lutte contre Daech (Etat islamique – Réd.), qu’on esttrès préoccupé de la possibilité d’une opération turque en Syrie et qu’on passera ces messages directement aux autorités turques », a expliqué à l’AFP l’entourage du chef de l’Etat.
Les Kurdes du nord de la Syrie, confrontés aux atermoiements de leur allié
américain, ont décrété mercredi une « mobilisation générale » de trois jours
face à la perspective d’une offensive imminente de la Turquie, en exhortant
les habitants de la région à la « résistance ».
Après l’annonce dimanche par la Maison Blanche d’un retrait des soldats
américains de Syrie, le président américain Donald Trump a soufflé le chaud et
le froid, assurant ne pas avoir « abandonné » les Kurdes et menaçant d’anéantir
« complètement l’économie de la Turquie » si celle-ci « dépassait les bornes ».
Le Premier ministre Edouard Philippe avait ironisé mardi sur cette communication, en soulignant que le gouvernement français préférait « dire les
choses avec constance et cohérence« , »plutôt que de réagir au gré d’hésitations manifestes de certains acteurs, notamment de nos amis américains ».
Paris avait exhorté lundi la Turquie à s’abstenir de toute opération
militaire en Syrie, qui contribuerait selon la France à la résurgence de l’EI.