Plusieurs organisations ont appelé jeudi à des rassemblements samedi à Paris, en soutien aux Kurdes de Syrie et contre l’offensive turque déclenchée contre leurs positions, critiquée par de
nombreux pays.
A Marseille, quelque 300 personnes ont déjà défilé jeudi, dans le calme, sur la Canebière, brandissant des drapeaux à l’effigie du leader kurde Abdullah Öcalan et des Unités de protection du peuple (YPG).
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« Malgré tous les efforts qu’on a faits, de combattre les barbares, Daech, les sauvages, les ennemis de l’Europe occidentale, (…) on se fait encore avoir par les Occidentaux, et surtout par l’Amérique », a déclaré à l’AFP Alan Kurdi, 32 ans, arrivé enfant avec ses parents, réfugiés politiques.
« La communauté internationale peut et doit se mobiliser davantage pour dire stop au génocide du peuple kurde. Nous condamnons vraiment l’attitude des Américains qui ont poignardé les Kurdes dans le dos ! », a ajouté Salih Azad, porte-parole du centre démocratique kurde de Marseille.
A Paris, une première manifestation de soutien se déroulera samedi à 11H30 (09H30 GMT) sur l’Esplanade des droits de l’homme, place du Trocadero, à l’appel notamment de l’institut kurde de Paris, de la revue La règle du jeu du philosophe Bernard-Henri Levy et du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF).
« L’impensable est arrivé. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a lancé, ce mercredi 9 octobre, en fin d’après-midi, son offensive contre le Kurdistan syrien. Cet homme qui fut, pendant les années de la guerre contre Daech, le passeur en chef des milliers de jihadistes ralliant le Califat via la Turquie a commencé de bombarder ces Kurdes syriens qui furent, pendant les mêmes années, avec les Peshmergas du Kurdistan irakien, les résistants les plus
déterminés », écrivent les organisateurs dans une tribune publiée jeudi dans le
quotidien Le Monde.
« On ne se souvient pas avoir vu, dans les années récentes, pareil cas de forfaiture et de trahison (…). C’est tout l’acquis de la guerre anti-Daech, ce sont tous les fruits de cette longue lutte qu’Américains, Européens, Kurdes de Syrie et d’Irak ont menée et gagnée ensemble, au coude à coude, qui volent aujourd’hui en éclats. L’Europe va-t-elle accepter le fait accompli ? »,
ajoutent-ils.
De son côté, le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) appelle à une « mobilisation pour défendre le Rojava [zone kurde autoproclamée autonome dans le nord-est de la Syrie] contre l’agression militaire turque », samedi à 14H00, place de la République, à Paris.
« L’invasion turque est synonyme de massacres, de nettoyage ethnique, de drame humanitaire. Elle va enliser la Syrie dans une guerre encore plus profonde et provoquer un exode massif », écrit le CDK-F, qui fédère près de 25 associations, dans un communiqué.
« Les Kurdes qui ont donné 11.000 vies dans la guerre contre Daech et développé dans la région un système politique fondé sur la démocratie, le pluralisme et l’égalité des genres, ne représentent une menace pour personne.
Ils ne demandent qu’à vivre en paix », souligne-t-il.