Jusqu’à 1000 soldats américains vont quitter le nord de la Syrie

Le chef du Pentagone Mark Esper a annoncé dimanche le retrait de jusqu’à 1000 soldats américains du nord de la Syrie, sur ordre de Donald Trump, évoquant sur la chaîne CBS une «situation intenable» pour des troupes qui «peuvent se retrouver prises en étau» entre les Kurdes et les Turques.

Le président a «ordonné que nous commencions un retrait délibéré des forces américaines de la partie nord de la Syrie», a déclaré Mark Esper sur la chaîne Fox News, parlant de «moins» de 1000 soldats.

«Nos forces américaines peuvent se retrouver prises en étau entre deux armées opposées qui avancent et c’est une situation intenable», a dit le ministre américain de la Défense sur CBS. «Nous n’avons pas abandonné les Kurdes», s’est défendu Mark Esper sur Fox alors que les critiques de la communauté internationale pleuvent.

Des troupes américaines s’étaient retrouvées vendredi sous le feu de positions turques près de la ville de Kobané, dans le nord de la Syrie, selon le Pentagone. Cette annonce intervient au moment où les autorités kurdes en Syrie ont indiqué la fuite de près de 800 proches de djihadistes du groupe Etat islamique (EI) d’un camp de déplacés, qui ont profité selon elles du chaos créé par l’offensive turque.

De son côté, le président américain n’avait pas dimanche matin commenté cette annonce de retrait mais justifiait sur Twitter sa stratégie de mettre un terme à la participation des États-Unis dans des «guerres sans fin». «Les Kurdes et la Turquie se battent depuis des années», a-t-il écrit, promettant néanmoins de «surveiller la situation de près».

L’annonce le 6 octobre du retrait américain du nord de la Syrie avait provoqué l’indignation aux États-Unis jusque dans les rangs des plus fidèles alliés républicains de Donald Trump.

Face au tollé, il avait réorienté dès lundi son discours en affirmant qu’il «anéantirait complètement l’économie de la Turquie» si celle-ci «dépassait les bornes». Soufflant depuis le chaud et le froid, les États-Unis se sont dits vendredi prêts à activer des sanctions à tout moment contre Ankara.