La police hongkongaise a procédé dimanche après-midi à de nouvelles arrestations lors d’actions organisées dans plusieurs quartiers par des manifestants pro-démocratie dont le nombre était cependant moins important que lors des précédents week-ends. Ces manifestations en plusieurs endroits de l’ex-colonie britannique ont parfois dégénéré en heurts entre radicaux et forces de l’ordre. Mais les échauffourées semblaient moins nombreuses que lors des journées les plus violentes de ces dernières semaines. Dans le quartier de Mongkok, sur la péninsule de Kowloon, plusieurs manifestants qui avaient érigé une barricade de bambous ont été arrêtés lors d’une intervention éclair des policiers. Dans le secteur de Tai Po, plus au nord, les forces de l’ordre ont fait irruption dans un centre commercial où des protestataires avaient tagué des slogans sur les devantures de commerces accusés de soutenir le gouvernement hongkongais et Pékin.
D’autres actions ont été répertoriées dans trois autres quartiers au moins, entraînant une intervention des policiers qui ont souvent été chahutés par les passants.
Hong Kong traverse depuis quatre mois sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997 avec des manifestations et actions quasi quotidiennes pour demander notamment des réformes démocratiques, sur fond d’une dénonciation de l’ingérence grandissante de Pékin dans les affaires de sa région semi-autonome. Cette mobilisation était née du rejet d’un projet de loi hongkongais qui visait à autoriser les extraditions vers la Chine. Ce texte a depuis été retiré, mais trop tardivement selon les manifestants qui ont considérablement élargi leurs revendications. En vertu du principe « Un pays, deux systèmes » qui avait présidé à la rétrocession, le territoire jouit, en théorie jusqu’en 2047, de libertés inconnues dans le reste de la Chine. Mais de nombreux Hongkongais ont le sentiment que le gouvernement central respecte de moins en moins ce principe. En l’absence de concession majeure de l’exécutif hongkongais, les manifestations ont souvent dégénéré ces derniers temps en affrontements violents entre radicaux et forces de l’ordre.