Un accord avec l’Union européenne est possible après le Brexit, estime Boris Johnson

Un accord de Brexit entre l’Union européenne et le Royaume-Uni reste encore possible, a estimé Boris Johnson, le Premier ministre britannique, dimanche.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a estimé qu’un accord de Brexit entre l’Union européenne et le Royaume-Uni restait possible.

Il informait ses ministres, dimanche, des avancées des pourparlers avec Bruxelles, qui se sont intensifiés pour tenter de sortir de l’impasse à 18 jours du divorce.

Le temps presse, à quelques jours du sommet européen des 17 et 18 octobre, présenté comme celui de la dernière chance pour éviter une sortie de l’UE sans accord aux conséquences douloureuses, ou un troisième report prolongeant l’incertitude sur le chemin que prendra le Royaume-Uni après 46 ans dans le giron européen.

Un point d’étape de Michel Barnier dimanche

Dimanche en fin d’après-midi, le négociateur de l’UE Michel Barnier fera également un point d’étape des négociations au Coreper, l’instance regroupant les 27 ambassadeurs de l’UE, à Bruxelles.

« L’espoir est que les négociateurs britanniques aient montré suffisamment de flexibilité pour poursuivre et conclure les négociations rapidement. L’horloge tourne », a indiqué une source européenne à l’Agence France-Presse.

Nul doute que le Brexit sera également au menu d’un dîner de travail dimanche entre le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, en préparation d’un conseil des ministres franco-allemand le 16 octobre à Toulouse (Haute-Garonne).

Londres et Bruxelles ne parviennent pas à s’entendre sur la manière d’éviter, après le Brexit, un retour à une frontière physique entre l’Irlande du Nord, province britannique, et la République d’Irlande, qui restera membre de l’UE, et de préserver la paix sur l’île, qui a connu plusieurs décennies de violences.

Boris Johnson aurait fait des concessions, depuis son plan de Brexit présenté début octobre a été rejeté par les Européens.

Mais peu de détails ont filtré sur la manière concrète dont Londres et Bruxelles comptaient surmonter les points de désaccord persistants, notamment sur la manière d’éviter la mise en place de contrôles douaniers et le droit de regard donné aux autorités locales d’Irlande du Nord dans le mécanisme.

Selon des informations de presse, il pourrait s’agir de maintenir l’Irlande du Nord dans une forme d’union douanière avec l’UE, ce qui a fait tiquer l’allié nord-irlandais de l’exécutif, le parti unioniste DUP.

Négocier un accord et convaincre les parlementaires

S’il parvient à conclure un accord, Boris Johnson aura encore la lourde tâche de convaincre le Parlement, très divisé sur le Brexit. Les députés avaient rejeté trois fois l’accord négocié par l’ex-Première ministre Theresa May.

Allié des conservateurs, désormais minoritaires à la Chambre des communes face aux partis de l’opposition, le DUP a fait connaître les conditions de son soutien à un éventuel accord.

« L’Irlande du Nord doit demeurer entièrement dans une union douanière avec le Royaume-Uni », a prévenu Nigel Dodds, son chef de file à la Chambre, dans le quotidien italien La Repubblica.

Le ministre Jacob Rees-Mogg, ardent Brexiter, a appelé sur la chaîne de télévision Sky News les pro-Brexit à se fier à Boris Johnson, tout en estimant qu’un compromis était inévitable.

Jeremy Corbyn, leader du Parti travailliste, principale formation d’opposition, a lui indiqué qu’il attendrait de voir un accord pour se prononcer, appelant les députés à la « prudence », sur la même chaîne de télévision.

Faute d’accord le 19 octobre, une loi adoptée en septembre par le Parlement impose à Boris Johnson de demander un report de trois mois.

Un texte qualifié de « loi de capitulation » par le dirigeant britannique, qui veut réaliser le Brexit « coûte que coûte » le 31 octobre.

Les élections anticipées semblent inévitables

Cette demande de report doit être approuvée à l’unanimité des autres États membres. Les députés devraient siéger lors d’une séance extraordinaire du Parlement le 19 octobre, qui s’annonce décisive pour le Brexit, pour la première fois un samedi depuis la guerre des Malouines en 1982.

La profondeur de la crise politique engendrée par le Brexit est telle au Royaume-Uni que des élections anticipées semblent inévitables dans les prochains mois. En mode pré-campagne, l’exécutif présentera lundi son programme de politique nationale lors du discours de la reine Elizabeth II devant le Parlement.

Le président sortant de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a estimé dimanche dans le quotidien autrichien Kurier qu’il serait judicieux d’accepter une demande de report du Brexit dans le cas, improbable selon lui, où le gouvernement britannique ferait une telle requête.

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